Ludovica, Histoires de Québec 

 

Création : Musée de l'Amérique française  (Québec), février 1998, reprise avril 1999 et au Musée d'Aquitaine (Bordeaux)

Direction artistique et auteur: Michel Marc Bouchard
Chargé de projet: Lise Bertrand
Conservateur:Andréa Hauenschild
Scénographie: Daniel Castonguay
Sculpeurs: Lalie Douglas, Carole Baillargeon et Daniel Castonguay


les textes de Ludovica ne sont pas publiés / The texts of Ludovica are not published


 

« Cette exposition novatrice est une réussite de muséographie... Autant que les visiteurs simplement curieux bien des conservateurs verraient à profil Ludovica. Ils pourraient s'en inspirer. "

LE MONDE, Paris, 28 mai 2001 »


"Champlain rêve d'ériger Québec comme une grande ville d'Europe. Il rêve d'un ensemble fortifié couvert de clochers d'églises et cette ville serait le passage obligatoire vers la mer de Chine. En l'honneur de son souverain Louis XIII, il souhaite nommer cette ville "Ludovica"!

Les écarlatines de la mort. oeuvre de Daniel Castonguay

1630, le choc des cultures. Des Amérindiennes réconfortent leurs enfants atteints de la variole transmise par les couvertures de laine, objets de troc avec les Blancs.

Tout autour de cette oeuvre, des aquariums où évoluent de poissons du fleuve saint-Laurent, et de l'autre côté, les premiers artefacts des souliers européens en terre de Nouvelle-France. 

Synopsis

 

Le Musée de l'Amérique française convie le grand public à visiter la merveilleuse exposition Ludovica : histoires de Québec. Amérindienne, fille du Roy, soldat, Irlandaise, religieux, bourgeois, fonctionnaire... tous ces personnages ont participé à la grande et à la petite histoire de la ville de Québec.  L'exposition nous raconte leurs bonheurs, leurs tragédies issus du quotidien ou des grandes épopées qui, au fil des ans, ont tissé l'histoire de la ville de Québec. Une exposition qui a séduit les journalistes et conquis tous ceux qui l'ont visitée!

The Musée de l'Amérique française invites the general public to visit the marvelous exhibition Ludovica: Stories from Quebec. Amerindian, daughter of the King, soldier, Irishwoman, religious, bourgeois, civil servant... all these characters participated in the great and the small history of the city of Quebec. The exhibition tells us about their joys, their tragedies from everyday life or the great epics which, over the years, have woven the history of Quebec City. An exhibition that seduced journalists and conquered all those who visited it!


Une oeuvre poétique

      Ludovica : histoires de Québec est plus qu'une exposition, c'est une oeuvre poétique en raison des textes et du scénario signés Michel Marc Bouchard. Ce dramaturge, bien connu dans le milieu théâtral, s'est en quelque sorte approprié l'histoire de la ville et l'a interprétée. En se basant sur des faits historiques, il a écrit dix-neuf dramatiques qui laissent entrevoir une réalité politique, sociale et culturelle qui dépasse les clichés habituellement véhiculés. Ludovica : histoires de Québec se visite à l'aide de casques d'écoute à infrarouges, ce qui permet de ressentir toute l'émotion que chaque personnage nous révèle : agonie, exaltation, fierté, angoisse, impuissance, découragement, étonnement.


Le vêtement : l'âme du personnage

L'exposition revêt un caractère poétique également en raison du médium visuel choisi par l'auteur : le vêtement. Il s'agit non pas de vêtements de collection mais plutôt de vêtements-sculptures créés spécifiquement pour l'exposition. Chacune des oeuvres est une interprétation artistique considérée comme étant l'enveloppe du personnage. Trois artistes, Lalie Douglas, Carole Baillargeon et Daniel Castonguay, se sont partagé la création des dix-neuf vêtements-sculptures. Pour ces artistes, les âmes de Ludovica sont vêtues de leurs vêtements les plus précieux, ceux qui ont été copiés directement de l'histoire et ceux que l'histoire nous a inspirés.

La première robe rouge, oeuvre de Lalie Douglas.

1670, Québec, terre de liberté. Une femme, ayant teint sa robe de toutes les couileurs grâce aux enseignements des Amérindiennes

et en dépit des normes vestimentaires européennes, attend un fiançé au quai de Québec. 

1670, Quebec, land of freedom. A woman who dyed her dress in all colors thanks to the teachings of Native Americans and despite European dress standards, expects a fiancé at the Quai de Québec.

 

A poetic work

Ludovica: Stories from Quebec is more than an exhibition, it is a poetic work because of the texts and the screenplay by Michel Marc Bouchard. This playwright, well known in the theatrical world, somehow appropriated the history of the city and interpreted it. Based on historical facts, he wrote nineteen dramas that reveal a political, social and cultural reality that goes beyond the clichés usually conveyed. Ludovica: Histoires de Québec can be visited using infrared headphones, which allow us to feel all the emotion that each character reveals to us: agony, exaltation, pride, anguish, helplessness, discouragement, astonishment.

Clothing: the soul of the character

The exhibition takes on a poetic character also because of the visual medium chosen by the author: clothing. These are not collector's items but rather clothing-sculptures created specifically for the exhibition. Each of the works is an artistic interpretation considered to be the envelope of the character. Three artists, Lalie Douglas, Carole Baillargeon and Daniel Castonguay, shared the creation of the nineteen clothing-sculptures. For these artists, the souls of Ludovica are dressed in their most precious clothes, those that have been copied directly from history and those that history has inspired us.

Des voix de Québec pour des personnages de Québec

Les trames sonores de l'exposition ont été réalisées par la Chaîne culturelle FM de Radio-Canada à Québec et plusieurs comédiens de Québec ont prêté leur voix aux personnages. Josée Deschênes personnifie une fille du Roy avide de liberté et une contremaîtresse de la Dominion Corset. Robert Lepage devient le Chevalier d'Éon, célèbre travesti et secrétaire de l'ambassade de France à Londres. Marie Gignac joue une novice qui doute à la veille de prendre le voile. Jacques-Henri Gagnon incarne un notable paniqué à l'idée de voir Québec conquis par le général Phips. Paul Hébert devient un journaliste témoin de l'effondrement du pont de Québec. Marie-Thérèse Fortin interprète une fonctionnaire réjouie de la création du syndicat.

 

Des objets symboliques et évocateurs

Dans la première partie de l'exposition, le visiteur est plongé d'emblée dans une atmosphère de recueillement nécessaire à l'écoute du premier récit intitulé : Les écarlatines de la mort. Tout autour du vêtement-sculpture, on évoque le contact entre Amérindiens et Européens. D'abord, deux lignes circulaires : l'une dans laquelle nagent des poissons représente le fleuve, l'autre constituée d'arbres miniatures rappelle qu'à l'origine Québec était une forêt. Ensuite, un ensemble d'artefacts archéologiques composé de chaussures symbolise la prise de possession du territoire. Ce choc des cultures, Michel Marc Bouchard l'a traduit en ces termes : pour un Amérindien, la terre est à tous, un arbre est un allié, le ciel est rempli d'esprits. Pour un Blanc, la terre appartient à quelqu'un, un arbre est un ennemi et le ciel n'a qu'un Dieu.

 

 

 

 

 

Les souliers de l'enfant cordonnier, oeuvre de Carole Baillargeon -

Québec, ville ouvrière, 1900. Lors d'une inspection d'une manufacture de chaussures, on cache les enfants de moins de quatorze ans.

Quebec, working-class town, 1900. During an inspection of a shoe factory, children under fourteen are hidden.

 

Voices from Quebec for characters from Quebec

The soundtracks for the exhibition were produced by Radio-Canada's Chaîne culturelle FM in Quebec City, and several actors from Quebec City lent their voices to the characters. Josée Deschênes personifies a daughter of the King eager for freedom and a forewoman of the Dominion Corset. Robert Lepage becomes the Chevalier d'Éon, famous transvestite and secretary of the French Embassy in London. Marie Gignac plays a novice who doubts on the eve of taking the veil. Jacques-Henri Gagnon embodies a notable panicked at the idea of ​​seeing Quebec conquered by General Phips. Paul Hébert becomes a journalist who witnesses the collapse of the Quebec Bridge. Marie-Thérèse Fortin plays a civil servant delighted with the creation of the union.

Symbolic and evocative objects

In the first part of the exhibition, the visitor is immediately immersed in an atmosphere of contemplation necessary for listening to the first story entitled: Les écarlatines de la mort. All around the clothing-sculpture, we evoke the contact between Amerindians and Europeans. First, two circular lines: one in which fish swim represents the river, the other made up of miniature trees reminds us that Quebec was originally a forest. Then, a set of archaeological artefacts made up of shoes symbolizes the taking possession of the territory. This clash of cultures, Michel Marc Bouchard translated it in these terms: for an Amerindian, the earth belongs to everyone, a tree is an ally, the sky is filled with spirits. For a White, the earth belongs to someone, a tree is an enemy and the sky has only one God. 

Le coquet petit collet de rat - Œuvre de Lalie Douglas,1998

A la moitié du XIX siècle, la pauvreté et la misère deviennet telles à Québec, qu'un rat pouvait devenir un objet de convoitise.  

In the middle of the 19th century, poverty and misery became such in Quebec that a rat could become an object of desire.


À l'étage, le visiteur est interpellé par une sorte de ronde de personnages mythiques illustrés par les vêtements-sculptures dont certains sont assez audacieux. À l'arrière de la salle, une série de documents d'archives sert d'ancrage historique aux récits diffusés. Finalement, au centre de la salle, douze installations de Daniel Castonguay évoquent l'eau, l'air, la terre et le feu de Québec. Ces installations entourent l'épilogue de l'exposition : une curieuse petite valise symbolisant notre mémoire et notre avenir.

Ludovica : histoires de Québec est un hommage au rêve de Champlain qui souhaitait donner à la ville la splendeur d'une grande cité européenne et la nommer Ludovica en l'honneur de Louis XIII. En parcourant cette exposition, on découvre que Québec est une ville exceptionnelle au destin exceptionnel.


Le bandeau de la méprise par Lalie Douglas

Québec, ville à conquérir (1690) Grâce au stratagème du bandeau du Major Provost,, la flotte du général anglais Phips bat en retraite. 

Quebec, a city to be conquered (1690) Thanks to Major Provost's bandeau stratagem, the fleet of English general Phips retreated.

 

      Ludovica : histoires de Québec a été réalisée avec la collaboration de la Chaîne culturelle FM de Radio-Canada à Québec et de l'Aquarium du Québec et grâce à la participation financière de la Ville de Québec, du ministère de la Culture et des Communications du Québec et de la Commission de la capitale nationale du Québec.

 

La critique au Québec et en France

 

 

"Alors qu'on croyait en avoir fini avec l'histoire de Québec, voilà que celles de Bouchard nous rattrapent dans le détour, en nous signifiant notre ignorance en la matière, à quelques égards du moins, et en nous marquant au fer rouge de leur pertinence.... Cette exposition se dégustent lentement pour en apprécier toute la saveur et surtout toute la fraîcheur!" Marie Lachance, LE DEVOIR, février 1998


"A travers dix-sept tableaux narratifs, trois artistes - Daniel Castonguay, Lalie Douglas et Carole Baillargeon, ont transgressé le passé en matérialisant un moment, un sentiment, une sensation, une émotion d'outre-tombe... Ce que Bouchard a voulu nous montrer par Ludovica, c'est combien il est fascinant de jeter un regard neuf sur l'histoire d'une ville. Par sa prose il a fait revivre des scènes du passé de la petite histoire de Québec... de ces voix, des artistes ont tirés des images."  Nathalie Lacoste, ETC MONTRÉAL, Magazine d'art actuel,no.44, 1998

 

 

 

 

 

Les bas des conquérants, oeuvre de Carole Bailargeon.

Québec, ville conquise (1759) Les Ursulines ont tricoté des bas plus chauds et plus décents pour les soldats écosssais du Régiment des Fraser Highlanders

Quebec, conquered city (1759) The Ursulines knit warmer and more decent stockings for the Scottish soldiers of the Fraser Highlanders Regiment

 

Revue de OCIM de France. Une journée plénière fut consacrée à l'expositon Ludovica, Histoires de Québec! lors de la rencontre annuelle des muséologues de France.

"Une approche qui fait honneur a un musée qui, à 193 ans, se targue d'être le plus vieux d'Amérique du nord." Mathieu Perreault, LA PRESSE, juin 1999

"Troublante Québec. Jamais l'histoire de Québec n'aura tant vécu que par Ludovica. Au nombre de 18, les personnages de Ludovica n'ont pas de visage. Leur costume et leur voix suffisent pour les animer. Narrés par des comédiens de renoms dont Paul Hébert, Robert Lepage, Josée deschênes, Céline Bonnier, Marie-Thérèse Fortin... entre autres, les brillantes saynètes de Bouchard, accompagnent chaque artefact... Une exposition commme vous en avez jamais expérimentée.", Kathlee Lavoie, LE SOLEIL, février 1998

"Toute l'astomosphère étrangement poétique de cette expotion vient d'un perpétuel échange entre le réel et la fiction. Au fur et à mesure du parcours se jouent des rapprochements, des neutralisations et des courts-circuitages. Ce trajet agit comme un révélateur. Parc ce qu'il montre et par ce qu'il évoque..." D.A. GIVAUDE MAGAZINE, avril 2001

Les lambeaux des charpentiers du ciel, œuvre de Carole Baillargeon

Hommage aux ouvriers morts lors du deuxième effondrement du pont de Québec, 1916

Tribute to the workers who died during the second collapse of the Quebec Bridge, 1916

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