Christine, la reine-garçon - The Girl King 

Magalie Lépine-Blondeau (Ebba) et Céline Bonnier (Christine), TNM, novembre 2012 @ Yves Renaud

Création : Théâtre du Nouveau-Monde,  Mise en scène de Serge Denoncourt, Montréal, 13 novembre 2012

Christina, the Girl King, traduction en anglais de Linda Gaboriau
Cristina, la reina hombre, traduction en espagnol de Helena Tornero
христина, дівчина-король, traduction en ukrainien de Rostyslav Nyemstev

 


"Et vous, les marionnettes du ciel, souvenez-vous  de mon père! 
De la neige, il disait que c’était les larmes du ciel qui avaient froid.
Mon grand pays,  ta reine pleure des larmes froides.
Vaut-il mieux mépriser son pays chaque jour ou le quitter pour, au loin, mieux l’aimer?
Renier mon peuple, renier ma foi, renier mon père, tout ce que je suis, pour être ce que je veux être?"  
 

Christine, scène 3, troisième partie

 

"My country. So beautiful, so vast. The Nothern Star that guides you. The sun and moon that atch over you in equal shares....Your howling wolves, Your watchful owls. My country! So quick to feast. So quick to drink. Open doors.  Open hearts.  Your secret pleasures that defy scolding and faith. And you, our Northern Lights, do you remember my father? The snow, he said, comes when heaven’s tears catch cold. My great country, your queen is crying cold tears. Is it better to despise one’s country day after day, or better to leave it and love it more from afar? Must I renounce my people, renounce my faith, renounce my father and everything I am, in order to become what I want to be?"

The Girl King, scene 3, part 3


SYNOPSIS
 
En 1649, la reine Christine de Suède invite René Descartes dans son château d’Uppsala pour que le grand philosophe l’instruise sur les passions qui transportent son âme et son corps. Sacrée reine à l’âge de six ans, elle a régné comme un prince, souvent habillée en homme et affichant une liberté d’esprit par trop masculine. Tourmentée par ses pulsions, cette reine hors-norme souhaite trouver en elle les fondements de sa réalité et ainsi transcender les polarités qui la divisent : sa vie privée – elle éprouve un amour extravagant pour Ebba Sparre, sa première dame de compagnie – et sa vie publique – son cousin Karl Gustav la presse de l’épouser afin de donner à la Suède un roi et un héritier. Quand, à vingt-six ans, elle abdique son trône et part pour Rome, elle laisse la cour de Suède dans une crise morale et politique sans précédent. En faisant ses adieux à Luther et aux passions féminines, Christine trouvera-t-elle dans sa nouvelle vie une vérité à la hauteur de son libre arbitre ? Descartes, quant à lui, arrivera-t-il à circonscrire le siège de l’âme humaine dans le cerveau d’un cadavre ? Dans le corps et le cœur de la reine-garçon se mêlent profondément et inextricablement plusieurs destins, que le dramaturge se permet d’explorer avec une proximité et une pertinence inédites. La pièce est librement inspirée du scénario d’un projet de film sur la reine Christine de Suède (scénarisation de Michel Marc Bouchard et réalisation de Mika Kaurismäki).

Michel Marc Bouchard’s latest play tells the story of Queen Christina of Sweden, who wreaked havoc throughout northern Europe in the middle of the seventeenth century. An enigmatic monarch, a flamboyant and unpredictable intellectual, a woman eager for knowledge, and a feminist before her time, Christina reigned over an empire she hoped to make the most sophisticated in all of Europe. In 1649, Christina summoned René Descartes to her court in Uppsala to share with her the radical new ideas emerging from science and philosophy at the time – ideas that contradicted long-held, faith-based views about the world. Astronomer Johannes Kepler had recently proposed the elliptical trajectory of planets – including Earth – around the sun, and Descartes himself contended, despite condemnation from the Church, that individuals, not God, determined their own destiny.  Descartes’s ideas about free will and reason appealed to Christina, who was struggling to reconcile tensions between her rational, thinking self and emotions she dared not name – including her love for a woman. Rather than bow to pressure to conform to the expectations of a nation that demanded she give it an heir, the twenty-six-year-old queen abdicated her throne to convert to Catholicism – rendering her ineligible to rule, according to Swedish law. Was this an act of madness? Or a bold gesture of autonomy by a modern woman born out of her time – one whom the seventeenth century simply could not contain?


Finaliste au Grand Prix littéraire dramatique de France
Finaliste aux Prix littéraire du Gouverneur Général du Canada
Finaliste au Prix Michel Tremblay du Centre des auteurs dramatiques
Finaliste aux Prix 2012-2013 de l'Association québécoise des critiques de théâtre
Finaliste aux Prix du Salon du livre du Saguenay-Lac Saint-Jean


 

Éric Bruneau (Johan), Magalie Lépine-Blondeau (Ebba), Céline Bonnier (Christine) et Robert Lalonde (Axel), TNM, novembre 2012 @ Yves Renaud

PERSONNAGES

  • CHANUT,  Ambassadeur de France en Suède
  • RENÉ DESCARTES,  Philosophe français
  • AXEL OXENSTIERNA,  Chancelier de Suède
  • LE COMTE JOHAN OXENSTIERNA ,Fils d’AXEL
  • CHRISTINE,  Reine de Suède
  • KARL GUSTAV, LE GÉNÉRALISSSIME,  Cousin de Christine
  • COMTESSE EBBA SPARRE,  Première dame de compagnie de la reine
  • DUCHESSE ERIKA BRÄHE, Seconde dame de compagnie de la reine
  • MARIE-ÉLÉONORE DE BRANDEBOURG, Mère de Christine et veuve du roi Gustav.
  • L’ALBINOS ET LE CADAVRE
  •  
  • CHARACTERS
  • CHANUT, Ambassador of France to Sweden
  • RENÉ DESCARTES, French philosopher
  • AXEL OXENSTIERNA, Chancellor of Sweden
  • COUNT JOHAN OXENSTIERNA, Son of AXEL
  • CHRISTINE, Queen of Sweden
  • KARL GUSTAV, GENERALISSIME, Cousin of Christine
  • COUNTESS EBBA SPARRE, First Lady-in-waiting to the Queen
  • DUCHESS ERIKA BRÄHE, Second Lady-in-waiting to the Queen
  • MARIE-ÉLÉONORE DE BRANDEBOURG, mother of Christine and widow of King Gustav.
  • THE ALBINO AND THE CORPSE
  •  
  • Michel Marc Bouchard, premier récipiendaire de la BOURSE JEAN-LOUIS ROUX, 2011, du Théâtre du Nouveau-Monde pour l'écriture de Christine, la reine-garçon.

    MOT DE L’AUTEUR

Christine de Suède fascine par sa modernité. Reine énigmatique venue du pays de glaces, femme assoiffée de connaissances, fine politicienne, flamboyante et imprévisible, garçonne et féministe bien avant l'heure, elle a bouleversé tout le nord de l’Europe au milieu du XVIIème siècle!  A sept ans, à la mort de son père, le grand défenseur de la foi luthérienne, elle règne sur un empire qu’elle voudrait rendre le plus sophistiqué d’Europe. Visionnaire excentrique, elle bouscule le clergé, l’aristocratie, les militaires et le peuple.

Christine de Suède, qui veut exercer un contrôle sur tout, ne parvient pas à maîtriser ses propres sentiments, ceux qu’elle ne veut pas nommer, ceux qui l’éloignent de la raison; dont cet amour étrange, celui que ses biographes n’arrivent toujours pas à nommer encore aujourd’hui. Pour satisfaire à ses aspirations personnelles, elle s’affranchit du carcan austère que lui imposent sa foi et son titre et, avec un doigté politique hors du commun, elle s’exile de son pays en lui laissant en héritage un traité qui met fin à la Guerre de Trente ans. J’ai choisi d’écrire une pièce classique à la manière dont on le faisait jadis pour dépeindre les héros. J’ai tenté d'explorer la question que Christine de Suède nous pose, celle qui nous confronte plus que jamais à choisir entre le bien-commun et nos aspirations personnelles.

Fut-elle une grande héroïne des libertés individuelles ou une odieuse traitresse à sa patrie? A vous de trancher? Christine de Suède a renié le pays qu’elle aimait, renié son père, renié sa foi, renié tout ce qu’elle était pour être ce qu’elle voulait être; libre de se définir en « usant de son libre-abrite » selon les enseignements de son ami Descartes. Michel Marc Bouchard - 31 août 2012

PREFACE

Christina of Sweden is fascinating because she is so modern. An enigmatic queen, flamboyant and unpredictable, a woman eager for knowledge, a tomboy, a feminist before her time, she wreaked havoc throughout northern Europe in the middle of the 17th century. She is seven years old when her father, the great defender of the Lutheran faith, dies, leaving her to reign over an empire she hopes to make the most sophisticated in all of Europe. She wants to control everything, yet she cannot master her own feelings – the ones she dares not name, the ones that defy reason – including that strange love, the love that, to this very day, her biographers fail to name. To fulfill her personal aspirations, with extraordinary political shrewdness, she manages to cast off the yoke imposed by her faith and her title. I have chosen to write a classical play, in the longstanding tradition of theatre written to portray heroes. I have tried to examine the question that Christina of Sweden raises, the question more relevant today than ever: how to choose between the common good and personal aspirations. Between one’s country and oneself.

Was Christina a heroine of the cause for individual freedom or a traitor to her country? Christina of Sweden renounced the country she loved, renounced her father, her faith, everything she was in order to become what she wanted to be: free to define herself, using her “free will”, in keeping with the teachings of her friend, René Descartes. Michel Marc Bouchard,  - August 31, 2012


CHRISTINE, LA REINE-GARÇON, la nouvelle pièce de Michel Marc Bouchard sera créée en novembre 2012 au Théâtre du Nouveau Monde à Montréal dans une mise en scène de Serge Denoncourt avec Céline Bonnier dans le rôle titre.

Regardez une entrevue de fond sur l'écriture de la pièce. Une création de Michel Marc Bouchard est toujours un événement, d’autant plus que, pour la première fois, il aborde un grand sujet historique : la reine Christine de Suède. De sa plume généreuse, il réinvente cet être hors du commun, excessif, traversé par les grandes forces – le spirituel, le politique, le passionnel– qui façonnent le destin d’un être humain. Serge Denoncourt, dont le sens aigu de la théâtralité se déploie particulièrement dans les évocations du passé, a choisi l’électrisante Céline Bonnier pour incarner la plus incandescente des reines.

Avec Catherine Bégin / Céline Bonnier / David Boutin / Éric Bruneau / Louise Cardinal / Jean-François Casabonne / Robert Lalonde / Magalie Lépine-Blondeau / Gabriel Sabourin / Mathieu Handfield.

David Boutin (Karl Gustav) et Céline Bonnier (Christine), TNM, 2013 @ Yves Renaud

Consultez le dossier  du TNM CHRISTINE, LA REINE-GARÇON.
Analyse exhaustive de Jean-Paul Coupal dans La Bibliothèque hantée, 28 novembre 2012

 


LA CRITIQUE

"... une création qui n'est pas loin du chef-d'oeuvre, Christine, la reine garçon. Texte (magnifique) de Michel Marc Bouchard, mise en scène (stupéfiante) de Serge Denoncourt, des comédiens formidables, une intensité dramatique qui vous saisit et ne vous lâche pas.  Amis de l'extérieur de Montréal, où la pièce a joué à guichets fermés, courez-y! La troupe fera, à partir du 15 janvier, la tournée du Québec, avec escales dans huit villes. À quand une tournée internationale?", Lysianne Gagnon, LA PRESSE, 22 décembre 2012. 

«LE SPECTACLE PARFAIT. Il y a dans Christine, la reine-garçon, tous les éléments du spectacle parfait. D’abord le texte, l’auteur nous captive avec l’histoire de cette reine Christine qui a régné sur la Suède au milieu du 17ième sicle. L’auteur manie avec intelligence notions d’histoire, intrigue de palais, philosophie moderne et grands sentiments amoureux interdits et il y a même de la place pour l’humour. Le propos ne cesse jamais d’être limpide dans cette ouvre qui a le panache des classiques. Avec sa rigueur habituelle le metteur en scène Serge Denoncourt éclaire l’intention de l’auteur qui fondamentalement a voulu interpeler le spectateur sur son rapport au pays. La distribution est un modèle de casting. Rarement voit-on un tel équilibre dans le calibre. Enfin, le décor, les costumes, les éclairages, la musique couronnent cette réussite. » Claude Deschênes, TÉLÉJOURNAL DE RADIO-CANADA, 17 novembre 2012.

" BEAUTÉ BAROQUE! Michel Marc Bouchard a connu, en 1987, son premier grand succès avec un drame romantique à saveur historique : Les Feluettes. À en juger par l'accueil du public jeudi, il triomphera à nouveau cet automne au TNM. De tous les dramaturges québécois, Bouchard est (avec Normand Chaurette) celui qui se soucie le plus de la beauté de la langue au théâtre. Pour le meilleur et pour le pire. Ici, son texte propose un bel équilibre entre le lyrisme et l'érudition (il contient des perles de dialogues entre ces grands esprits) et le récit théâtral. L'auteur des Muses orphelines est un fin observateur de la nature humaine, il sait, à l'instar de Tennessee Williams, que personne ne peut compter sur la gentillesse des étrangers. Encore plus, si ces derniers se trouvent dans notre entourage... parmi la cour d'un palais en Suède au XVIIe siècle. Ou pire : dans sa propre famille. Christine de Suède, qui a reçu une éducation virile, est rejetée dès le berceau par sa mère qui souhaitait un garçon pour le trône. » Luc Boulanger, LA PRESSE, 17 novembre 2012.

Éric Bruneau (Johan) et Céline Bonnier (Christine), TNM, 2012 @ Yves Renaud

LA REINE TIRAILLÉE! Tout en évoluant dans un nouveau sentier, celui du drame historique, dans une tonalité plus ample et plus lyrique que son théâtre réaliste et intimiste habituel, Michel Marc Bouchard ne quitte pas ses champs de prédilection dans Christine la reine-garçon. La reine Christine de Suède devient un personnage typiquement bouchardien : pris dans les mailles d’une religion contraignante et d’une société sclérosée, coincé par les liens du sang qui l’empêchent de prendre son véritable envol et hanté par une ambiguïté sexuelle refrénée. Un personnage complexe et fascinant, qui se révèle avec grâce sous les traits de la comédienne Céline Bonnier… Bouchard, heureusement, ne se contente pas de psychologie. Animée par une vaste quête de liberté, l’érudite Christine de Suède est un personnage romantique par excellence à la poursuite de l’absolu… Le drame est tentaculaire et ses ramifications psychologiques, philosophiques et sociales sont indéniablement sujettes à de fertiles réflexions. Le metteur en scène Serge Denoncourt, effacé, s’est mis à l’écoute de ce grand texte et nous livre dans une esthétique sobre mais léchée, orchestrant les corps avec minutie sur le plateau presque vide et sublimement éclairé du TNM. Sans compter qu’il a à sa disposition une distribution béton. » Philippe Couture, LE DEVOIR, 22 novembre 2012.

”CHRISTINE, LA REINE-GARÇON IS A REGAL ROMANCE. Bouchard once again proves himself a master of wild fantasy and the florid language to go with it, always deftly peppered with biting wit…. Just as the burden of the crown fell upon Christine, the burden of the play falls upon the actor who plays her. Céline Bonnier gives a powerful, complex, intriguing performance, creating a woman of regal destiny, inquiring mind and confused emotions and sexual identity. She’s surrounded by a strong supporting cast, each one making his or her moments count… From page to stage, it’s an emphatically theatrical event!” Pat Donnelly, THE GAZETTE

… Prisonnière d’une religion dans laquelle elle ne se retrouve pas (le protestantisme, qui favorise l’abnégation), d’une société qui ne songe pas à regarder vers l’avant et à accepter que la paix puisse se révéler plus puissant moteur économique que la guerre, coincée dans le corset d’une identité sexuelle difficile à assumer, la reine-garçon fascine, surtout incarnée par Céline Bonnier, qui transmet avec autant de maîtrise la masculinité du monarque que la fragilité de la femme qui ne sait comment séduire celle qu’elle aime, la Comtesse Ebba Sparre, ensorcelante Magalie Lépine-Blondeau, qui manie aussi bien la séduction ravageuse que la réserve troublante… Comme dans Les feluettes, Les muses orphelines ou encore Tom à la ferme, avant-dernière création de Bouchard, les frontières sont faites pour êtes flouées, les étiquettes arrachées, les pulsions profondes assouvies, le spectateur devenant captif d’une toile adroitement tissée, qui le renvoie non pas à une page historique oubliée, mais à une réalité qui le rejoint, de façon presque viscérale. La Suède d’alors et le Québec d’aujourd’hui finissent par se fondre en un même lieu parallèle, qui suscite la réflexion: pays de neige dirigé par une femme qui tente de combattre l’apathie des hommes, en questionnement perpétuel, vendant ses richesses au plus offrant, refusant qu’une culture forte lui serve de dénominateur commun…. La langue de Bouchard reste somptueuse, ciselée comme peu de dramaturges osent encore la travailler. La mise en scène de Serge Denoncourt choisit de s’effacer derrière les arabesques, de laisser le texte parler, privilégiant un cadre attentif, jamais invasif, sculptant ici et là les mouvements des corps par un arrêt sur image, magnifiquement mis en valeur par les costumes fastueux de François Barbeau, véritables pièces d’anthologie, la scénographie sobre mais efficace de Guillaume Lord et les éclairages adroits de Martin Labrecque… Ceux qui croyaient assister à un simple drame historique seront peut-être restés sur leur faim. Ceux qui espéraient un grand moment de théâtre seront sans aucun doute sortis comblés. Lucie Renaud, REVUE JEU, 3 décembre 2012. 

L’APPRENTISSAGE DE L’ALTÉRITÉ! Lorsque deux grands noms du théâtre québécois contemporain décident d’un commun accord d’aborder un sujet hors du commun, l’impact est immense et produit chez le spectateur une sensation de parfait bonheur intellectuel. Il y a les mots de Michel Marc Bouchard, clairs, directs, limpides, puissants, parfois cruels, se soumettant à une analyse du comportement humain où le personnel et le collectif s’entrecroisent, s’enchevêtrent et finissent par former un tout paradoxalement harmonieux … il y aussi une mise en scène, celle magnifiquement élaborée par l’un des hommes du théâtre québécois les plus articulés en ce moment, faisant de l’espace dramatique un laboratoire expérimental en incessante gestation. Serge Denoncourt n’a jamais été aussi proche du cinéma, évoquant des sommités comme Carl Theodore Dreyer et Ingmar Bergman…. Et il y a aussi un personnage, Christine de Suède (1626-1689), désignée « roi » par son père faute d’héritier mâle. À partir de là, nous sommes les témoins d’une aventure humaine sur la quête d’identité. Une recherche de soi qui se confronte à un environnement géographique et social hostile, dérangeant. Pour incarner cette femme, féministe avant l’heure, une comédienne hors-pair, Céline Bonnier. Magistrale, impériale, elle s’empare de la scène, l’apprivoise, la soumet à la dictature des gestes et des comportements et sans crier gare, n’hésite pas à étaler sa vulnérabilité, ses peurs et ses angoisses. Élie Catiel, SÉQUENCE, LA REVUE DE CINÉMA , 17 Novembre 2012.

Robert Lalonde (Axel) et Éric Bruneau (Johan), TNM, 2012 @ Yves Renaud

« D’UNE REINE CHRISTINE A L’AUTRE! … Ai-je dit qu’il s’agissait d’une des meilleurs spectacles du TNM : décors, costumes, mise en scène, jeu, texte? Bravo! Mais c’est Michel Marc Bouchard que j’entendais en filagramme. Il aurait pu dire : « La reine Christine, c’est moi! » comme Flaubert le fit pour Madame Bovary… Et la Suède d’antan a des allures du Québec d’aujourd’hui! Sa reine s’en prend à un peuple qui ne sait pas lire mais seulement calculer. Elle attaque la culture du divertissement, appelle à un niveau de conscience supérieure, à une curiosité scientifique, philosophique et artistique plutôt qu’à la culture du ragot. À la paix plutôt qu’à la guerre. Michel Marc Bouchard s’adresse à son peuple par sa voix. Puisse-t-il être entendu!... », Odile Tremblay, LE DEVOIR , 24 novembre 2012. 


Mathieu Handfield. (L'Albinos) et Catherine Bégin (Marie-Éléonore), TNM, 2012 @ Yves Renaud

« Michel Marc Bouchard a donc remporté le pari de rendre l’histoire de la reine Christine universelle, autant en exploitant la complexité de son personnage, magnifiée par son monologue final, qu’en actualisant des enjeux qui sont propres à notre société, et que soulignent à grands traits deux superbes tirades de Christine, l’une où elle déplore sa société où les intellectuels sont craints et où le manque de mots est symptomatique d’une pauvreté culturelle, l’autre où elle promet d’ouvrir des routes sur les territoires du Nord, ce Nord inutile» et de raser les forêts. Bouchard montre donc avec brio qu’une pièce écrite dans un style classique et ayant pour trame historique la Suède du XVIIe siècle peut être on ne peut plus actuelle au Québec en 2012. »Luba Markovskaia, LA BIBLE URBAINBE, 16 novembre 2012.

« Dans une saison théâtrale, rares sont les véritables triomphes artistiques. Le sentiment de flotter sur un nuage s’est ressenti fortement à la sortie du Théâtre du Nouveau Monde où est présenté Christine, la reine-garçon, un texte de Michel Marc Bouchard magnifié par le travail de Serge Denoncourt… Le dramaturge maintes fois primé reprend plusieurs de ses thèmes de prédilection qui ont fait sa renommée. Comme dans les autres joyaux de sa dramaturgie, nous retrouvons des personnages incandescents consumés par leurs passions paroxystiques. En quête d’indépendance et d’authenticité, ses héros et héroïnes doivent affronter le dédain, la haine et le rejet d’une société engoncée dans ses dogmes politiques, religieux ou moraux…. Céline Bonnier livre une performance remarquable. Elle confère une dimension à la fois tragique et profondément humaine, sensible et altière à son personnage hors-norme. Ses partenaires de jeu témoignent tous d’une présence scénique aussi foudroyante… Le tandem Michel Marc Bouchard et Serge Denoncourt marque un grand coup avec cette toute nouvelle collaboration. Christine reine-garçon s’inscrit d’emblée parmi les plus grandes réussites récentes du TNM, dans la lignée d’Hamlet de Shakespeare et de La charge de l’orignal épormyable de Claude Gauvreau. » Olivier Dumas, MON THEATRE.CA, 20 novembre 2012

Toute le distribution, TNM, 2012 @ Yves Renaud



Après le triomphe au Théâtre du Nouveau Monde à Montréal,  CHRISTINE, LA REINE-GARÇON,  en tournée au Québec en janvier-février 2013 avec Francis Ducharme en remplacement d'Éric Bruneau.

ÉCHOS DE LA TOURNÉE QUÉBÉCOISE

... Par la justesse de son écriture, Michel Marc Bouchard réussit à faire de ce drame historique une épopée contemporaine. Sous les airs de grand classique d’un autre siècle, on découvre – et on s’attache – à cette reine mal aimée, cette battante qui refusera de se soumettre à la volonté de ses proches qui lui somment d’ouvrir ses cuisses et de donner au peuple un héritier. Mais qui découvrira tout de même les ravages de l’amour... Katrhyne Lamontagne, JOURNAL DE QUÉBEC 16 janvier 2012

"... Cette création marque le retour du Théâtre du Nouveau Monde dans la région après une trop longue absence... Le tourment de la reine, parfois doux, souvent proche de la torture, est fort bien exprimé par Céline Bonnier, qui porte la pièce sur ses frêles épaules. L'histoire remonte à plusieurs siècles, mais il y a quelque chose de moderne dans la rage mal contenue, la curiosité insatiable et la terrible lucidité que laisse voir son personnage." Daniel Côté, LE QUOTIDIEN, Saguenay, 20 janvier 2012.

... Une oeuvre inspirée du personnage historique au parcours légendaire, étonnant, trouble et intensément fascinant, qui était présentée dans le cadre des sorties du TNM hier à la salle J.-Antonio-Thompson.Le récit est poignant, déchirant. Dramatique surtout. Même si on y rit de bon coeur à l'occasion, la détresse, le bouleversement et l'incompréhension transpirent de chaque scène et hantent chaque sous-entendu. L'histoire, magnifiquement ficelée, a l'étoffe d'un classique. Les émotions portent chacun des mots, chacun des gestes de cette envoûtante reine atypique... Kim Alarie, LE NOUVELLISTE, Trois-Rivìères, 31 janvier 2013.


Création de CHRISTINA, THE GRIL KING, version anglaise de CHRISTINE, LA REINE GARÇON, dans une traduction de Linda Gaboriau au prestigieux Stratford Festival à compter du 29 juillet 2014.


Claire Lautier (Countess Ebba Sparre) and Jenny Young (Queen Christina), Stratford Festival, 2014  @ Cylla von Tiedemann.

Directed by Vanessa Porteus with Jenny Young 

Graham Abbey (Count Johan Oxenstierna)  and Brigit Wilson (Erika)  © Cylla von Tiedemann.

Enigmatic, flamboyant and unpredictable, with a passion for philosophy and the arts, Sweden’s Queen Christina seeks to make her country the most sophisticated in Europe. But her personal aspirations – and her unconventional sexuality – put her profoundly at odds with her culture’s expectations of her, both as a monarch and as a woman. Jenny Young (Christina) and Claire Lautier (Ebba). © Photo: Cylla von Tiedemann.

"Impressive" - Toronto /Star/"superb" - Toronto Star/ "Powerful" - Sun Media / Complex and rich" - Sun Media/"Unhinged entertainment in Graham Abbey’s portrayal" - Globe and Mail/ "Performances shine like jewels" - The Record.

The Stratford Festival presents an English translation by Linda Gaboriau of "Christine, the girl-king" by Quebec playwright Michel Marc Bouchard. This production is under the direction of Vanessa Porteous, Artistic Director of Alberta Theater Projects. This story is about the historical figure Christina of Sweden who was born ten years after Shakespeare's death. As a ruler she was admired, but when she refused to marry, she set in motion a series of events that led to her abdication from the throne. The play explores the young queen's decision and whether she was crazy or just born in bad weather. 

Finalist for the Governor General’s Literary Award, 2013 (French drama)
Finalist for the Governor General’s Literary Award, 2014 (Translation)


Première américaine THE GIRL KING, une mise en scène de Tosha Fowler, COR THEATRE à compter du 21 mars 2016

Toya Turner (Christina) ans the ensemble, Cor Theatre, 2016

1649, Sweden. Queen Christina of Sweden, has summoned Rene Descartes to her court to share with her the radical new ideas of the time. Descartes’s ideas about free will and reason appeal to Christina, who is struggling to reconcile between her rational, thinking self and emotions she dares not name-including her love for a woman. An enigmatic monarch, a flamboyant and unpredictable intellectual, a woman eager for knowledge, and a feminist before her time, which side of herself will Christina chose? Will her final choice be an act of madness? Or a bold gesture of love by a modern woman born out of her time – one whom the seventeenth century simply could not contain?

Christina, The Girl King premiered at the 2014 Stratford Festival and was hailed as a “regal romance. Bouchard once again proves himself a master of wild fantasy and the florid language to go with it, always deftly peppered with biting wit.” –Montreal Gazette

Cast & Production Team
Queen Christina – Toya Turner / Ebba Sparre – Laura Resinger / Karl Gustav – Adam Benjamin / Johan – Will Von Vogt / Axel – Tony Bozzuto
Maria Elenora – Meg Elliott / Erika – Briget Schreiber / Descartes – Danny Taylor / Chanut – Scott Shimizu /




"It is one thing to be captivated or even moved by theater. Yet, to be excited or energized are experiences far more rare. These are reactions spurred from witnessing originality and fearlessness. Dedicated to locating “the root of courage,” Cor Theatre continues its trailblazing work with Michel Marc Bouchard’s “Christina, The Girl King... Throughout the play, Christina is driven to locate the physical manifestation of her soul, the very thing that causes her to stray from the apparently preordained course of her nobility. Through her examination of her own impulses, she comes to discover that she is free, to a point. From the prison of patriarchy, yes. But from the unpredictability of her desires? Bouchard and Fowler leave the question of Christina’s control over the “ravages of love” unanswered. In doing so, they encourage us to ponder just how free we are and just how free we really want to be.” Kevin Greene, NewCity Stage, Chicago, 22 mars 2016.


CHRISTINE, LA REINE-GARÇON, m.e.s. de Catherine Tremblay, Théâtre des Anciens de Salésien, Théâtre Quebecor, Sherbrooke, janvier 2018


CHRISTINE, LA REINE-GARÇON, mise en scène de Marie-Josée Bastien, Québec, Théâtre de la Bordé, Canada, à compter du 16 avril 2019.  

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  • Mariane Manseau (Christine) et  Ariane Bellavance-Fafard (Ebba), Québec, 2019

  • Suède, 1649. La reine Christine, anticonformiste et avant-gardiste, invite le philosophe René Descartes pour tenter de comprendre le sentiment amoureux qui la tenaille à la lumière de la raison. Elle découvre qu’elle n’est amoureuse que d’une seule chose : son libre arbitre.

    « L’enveloppe visuelle et sonore, appuyant le jeu des comédien·nes, en fait une des productions les plus fascinantes de cette déjà très grande saison théâtrale sur les scènes de la Capitale nationale. »
    JEU Revue de théâtre

    « La reine-garçon, incarnée par Marianne Marceau, est un savant mélange de force et de volonté. La comédienne, toute menue, est d’autant plus impressionnante qu’on ne doute jamais de sa majesté. » ICI Québec, Radio-Canada

    « 'Christine, la reine garçon' à la Bordée – une pièce à voir absolument ! » Info-culture.biz

    « Distribution impeccable, texte d’une grande finesse aux échos contemporains, mise en scène séduisante de pénombre, tout concourt à faire de la pièce historique de Michel-Marc Bouchard un spectacle digne des plus hauts standards. »  Le Soleil

    « C’est presque un sans-faute pour cette production de 'Christine, la reine-garçon', cette héroïne imparfaite mais exemplaire, qui nous rappelle la force avec laquelle les femmes ont dû s’arracher à ce qu’on attendait d’elles pour réussir à se retrouver. Le théâtre le démontre ici une nouvelle fois: on a beau mettre en scène une royauté éloignée vivant dans des siècles depuis longtemps passés, l’histoire, elle, se raconte encore au présent. » VOIR Québec
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  • Érika Gagnon ( Maire-Éléonore) et Vincent Michaud (L'Albinos), Québec, 2019

  • « Une pièce risquée, un texte osé, mais il fallait entendre les quatre rappels de salutations des comédiens, pour se rendre compte du succès. »
    Monsaintroch

    ASSISTANCE À LA MISE EN SCÈNE : Émile Beauchemin / DÉCOR : Marie-Renée Bourget Harvey COSTUMES : Sébastien Dionne LUMIÈRES : Sonoyo Nishikawa MUSIQUE : Stéphane Caron

    Avec, Marianne Marceau dans le rôle titre, lauréate du Prix du Trident et du prix de la critique, et Ariane Bellavance-Fafard, Frédérique Bradet, Jean-Michel Déry, Érika Gagnon, Eliot Laprise, Simon Lepage, Vincent Michaud, Réjean Vallée
  • CHRISTINE, LA REINE-GARÇON,  mise en scène de Denise Guilbeault, Option Théâtre, Cegep Lionel-Groulx, Sainte-Thérèse (Québec), mars 2020,


  • CHRISTINE, LA REINE-GARÇON,  mise en scène par Sandra Amodia, Collectif du Pif, Théâtre Alchimic, Carouge (Genève), Suisse, mars 2019, Theâtre Nuithonie (Fribourg) et Théâtre du Passage (Neuchâtel) mars 2022 

  • « Le parfum fort du texte . A quoi tient le pouvoir d’entraînement du spectacle? A la pièce elle-même, qui cascade vers le dénouement, comme un drame historique à la Victor Hugo. Chaque réplique est une pointe qui vise le cœur et un parfum, celui des chiens de chasse en rut, celui du musc de la galanterie. Il tient ensuite au pinceau de Sandra Amodio, cette artiste romande qui, depuis ses débuts, aborde la scène comme le plasticien la toile. Le plus beau ici, c’est que les acteurs sont à la hauteur du tableau.

    Christina donc, «le roi», puisque à l’époque le règne d’une femme relève de l’exception. Voyez sa nuque, celle qui dépasse d’une rangée de collerettes, dans le décor d’Anna Popek. Elle interpelle son invité français, René Descartes (Roberto Molo), elle voudrait tout connaître de la mécanique des passions. Un gandin (Adrien Mani, épatant en tête à claques) plastronnera bientôt, ivre de se trouver si gracieux dans le miroir de ses vanités. Il se verrait bien engrosser Christina pour la postérité. «Pouah, pouah», pouffe l’intéressée, qui éconduit aussi son autre cousin (Dimitri Anzules), pourtant prêt à se damner pour «sa reine garçon» Alexandre Demidoff., 9 mars 2019, LE TEMPS

 Interprétation
Dimitri Anzules, Rebecca Bonvin, Fiona Carroll, Susan Espejo, Adrien Mani et Roberto Molo

Kristina, la reine-garçon (Bande dessinée) Jean-Luc Cornette - Flore Balthazar d'après MM Bouchard
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"The strong scent of the text

What is the driving power of the show? To the play itself, which cascades towards the denouement, like a historical drama à la Victor Hugo. Each replica is a point aimed at the heart and a scent, that of hunting dogs in heat, that of the musk of gallantry. It is then due to the brush of Sandra Amodio, this French-speaking artist who, since her beginnings, has approached the stage like the visual artist the canvas. The best thing here is that the actors are up to the table.

Christina therefore, “the king”, since at the time the reign of a woman was exceptional. See his neck, the one that protrudes from a row of collars, in the decor of Anna Popek. She challenges her French guest, René Descartes (Roberto Molo), she would like to know everything about the mechanics of passions. A gandin (Adrien Mani, amazing in the lead with slaps) will soon show off, drunk to find himself so graceful in the mirror of his vanities. He could see himself impregnating Christina for posterity. “Ugh, ugh”, giggles the interested party, who also rejects her other cousin (Dimitri Anzules), yet ready to damn himself for “his queen boy”. Christina therefore, “the king”, since at the time the reign of a woman was exceptional. See his neck, the one that protrudes from a row of collars, in the decor of Anna Popek. She challenges her French guest, René Descartes (Roberto Molo), she would like to know everything about the mechanics of passions. A gandin (Adrien Mani, amazing in the lead with slaps) will soon show off, drunk to find himself so graceful in the mirror of his vanities. He could see himself impregnating Christina for posterity. “Ugh, ugh”, giggles the interested party, who also rejects her other cousin (Dimitri Anzules), yet ready to damn himself for “his queen boy”. Alexandre Demidoff, March 9, 2019, LE TEMPS, March 9, 2019, LE TEMPS

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