UNE FÊTE D'ENFANTS 

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    • Cette pièce a été créée le 14 janvier 2025 au Théâtre du Nouveau Monde (Montréal), sous la direction artistique de Lorraine Pintal, dans une mise en scène de Florent Siaud, assisté par Adèle Saint-Amand.
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    • CLAIRE : Sylvie Drapeau
      DAVID : François Arnaud
      NICOLAS : Iannicko N’Doua

 

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    • Décor : Romain Fabre
      Costumes : Julie Charland
      Éclairages : Nicolas Descoteaux
      Accessoires : Marie-Ève Fortier
      Musique originale : Vincent Legault
      Maquillages : Florence Cornet
      Régie : Nadia Bélanger
      L’auteur tient à remercier Dominique Lafon,
      Boris Schoemann, Aquiles Pelanda, Florent Siaud
      et les trois merveilleux acteurs de la création
      pour leurs précieux conseils.
      LEMÉAC ÉDITEUR

 

 

Photos de scène @YvesRenaud 

 AVALER LES MIROIRS - MOT DE L'AUTEUR 

Dans Les métamorphoses d’Ovide, Narcisse, fasciné par sa beauté dans le miroitement du lac, se laisse avaler par celui-ci. Dans Une fête d’enfants, c’est David qui avale le lac. David est beau et il le sait. Il en souffre. Mais chaque regard posé sur lui engraisse sa vanité. Il est devenu une illusion de perfection emprisonné dans une réussite physique, économique et hétéronormative.

Il n’a plus les paramètres pour être sensible à l’Autre, comblé par sa suffisance de tout ramener à lui. Tel Sisyphe condamné à monter son rocher en haut d’une colline pour le voir dégringoler de nouveau, le narcissique toxique passe son existence à rechercher désespérément la confirmation définitive de sa qualité d’être supérieur. À défaut de personnalité authentique, il s’en est fabriqué une d’excellence, sort auquel se condamnent beaucoup d’homosexuels, car être parfait est une façon de gérer le fait d’être un étranger dans sa propre famille, dans son école, dans sa ville. Être parfait, c’est masquer « la faille », c’est devenir un modèle lisse, c’est cacher la honte qui découle du fait de grandir dans un monde qui vous trouve pathétique. 

Ce culte de la performance peut se transformer en pouvoir autodestructeur chez certains individus. Convaincu de sa supériorité, David est persuadé de mériter plus que les autres et plus que ce qu’il possède déjà. L’admiration est sa drogue, et la question n’est pas de savoir si Nicolas, son conjoint, a les qualités requises pour construire dans le temps une relation intime épanouissante avec lui. Non. Nicolas, tout comme leurs enfants, se doit de valider la perception grandiose que David a de lui-même. Mais il a fallu que sa mère abîme l’étain de l’image de son fils et en provoque le début de la fin. Une fête d’enfants, c’est la chute de l’égotisme qui entraîne avec elle les trahisons, les mensonges et la mort.

J’ai eu besoin du personnage de Claire, ce témoin circonstanciel et empathique, pour apporter de la lumière dans ce récit qui mène à la tragédie. Il y a une part de David en chacun de nous, mais nous nous devons de faire la différence entre narcissisme et estime de soi. J’ai écrit cette pièce en regardant mon reflet et en lui interdisant de m’avaler. M. M. B. 

MIROIR

Miroir, dis-moi…

  • La Beauté nous sauvera ! Comme un réseau lumineux, cette idée parcourt le théâtre de Michel Marc Bouchard : du Voyage du couronnement à Embrasse en passant par La divine illusion, l’auteur accorde à la beauté le pouvoir de nous arracher à la médiocrité pour nous faire accéder à la grâce. Or, il y a des êtres pervers et narcissiques qui manient la beauté comme d’autres utilisent un poignard. Et dans cette création, construite comme un miroir brisé que l’on recolle, l’auteur nous dévoile le pouvoir destructeur et autodestructeur d’un homme qui a minutieusement soigné sa beauté pour en faire un poison. ⯊ Quoi de plus imprévisible qu’une fête d’enfants ? Tous ces petits accidents qui pourraient arriver, toutes ces possibles chicanes entre bambins, tous ces impairs qui mettraient en péril la cordialité des relations entre les adultes… Du moment où l’élégant David et son aimable conjoint Nicolas arrivent avec leurs deux filles dans la « vassste » maison de Claire où l’on célèbre l’anniversaire de son petit-fils, tout ce qui menace d’arriver arrivera – mais de façon terriblement inattendue. Et ce ne sera pas sans conséquences. ⯊ Pour porter cette bouleversante histoire, un électrisant trio d’interprètes a été rassemblé. François Arnaud dans le troublant rôle de David, Iannicko N’Doua, dans le doux personnage de Nicolas, et Sylvie Drapeau qui jouera Claire, une dentiste à la retraite. À la mise en scène : Florent Siaud que le public du TNM a découvert par ses percutantes mises en scène de Britannicus et du Misanthrope.

 

 

 Pour porter cette bouleversante histoire, un électrisant trio d’interprètes a été rassemblé. François Arnaud dans le troublant rôle de David, Iannicko N’Doua, dans le doux personnage de Nicolas, et Sylvie Drapeau qui jouera Claire, une dentiste à la retraite. À la mise en scène: Florent Siaud que le public du TNM a découvert par ses percutantes mises en scène de Britannicus et du Misanthrope. LA BIBLE URBAINE, JANV. 2025

 «Une fête d’enfants» au Théâtre du Nouveau Monde: le retour triomphal de François Arnaud sur scène après une absence de 16 années!

C’est telle une gifle en plein visage qu’on reçoit Une fête d’enfants, tragédie moderne bouleversante portée à bout de bras par un trio d’interprètes magistraux. François Arnaud incarne avec bravade un personnage aux sombres desseins, embrassant à pleine bouche une partition particulièrement complexe et troublante. Mais la star du spectacle demeure Sylvie Drapeau, la comédienne s’avérant absolument jouissive dans un rôle qui apporte une soupape comique nécessaire à la plume délicieusement cynique de l’auteur Michel Marc Bouchard. JOURNAL DE MONTRÉAL. Janv. 20245

La scénographie de Romain Fabre, perpétuellement en mouvance, dynamise assurément l’ensemble. Elle offre, bonifiée par les projections tantôt abstraites, tantôt plus figuratives de Félix Fradet Faguy et par les éclairages en opportun clair-obscur de Nicolas Descôteaux, un écrin congruent à la langue aussi lyrique qu’acérée, voire cinglante, de l’auteur des Feluettes et de Tom à la ferme. Des mots qui nous portent à considérer l’emprise asphyxiante qu’exercent les apparences sur nos existences pourtant bien éphémères. LE DEVOIR, Janv.2025


 Lorsque ce rideau de projections atmosphériques se lève pour faire voir le quotidien platement banal des personnages, le contraste est frappant. La beauté de David ne le met pas à l’abri des aléas de la vie. Car la réalité est cruelle : on a beau être taillé comme un dieu, il restera toujours la vaisselle du dîner à ramasser et le prêt hypothécaire à payer. LA PRESSE, janv.2025

Après La Nuit où Laurier Gaudreault s’est réveilléMichel Marc Bouchard revient à un efficace jeu de pistes sur les failles de l’âme humaine. En 1h20, il y expose les vicissitudes de la vie où chacun partage un même destin. L’occasion d’évoquer le désir narcissique, la solitude et le poids du paraître dans un redoutable mécanique tragique. Un miroir brisé dans lequel le spectateur pourra (ou non) contempler son propre reflet. ÉCLETIK MEDIA, janv.2025

Les performances des acteurs sont remarquables, notamment François Arnaud, qui incarne un David égocentrique et instable, et Iannicko N’Doua, qui apporte une grande vulnérabilité à son personnage de Nicolas. Sylvie Drapeau brille dans le rôle de Claire, une femme à la fois touchante et complexe. La pièce, qui aborde des thèmes comme la beauté, la violence et la sexualité de manière crue, offre une réflexion sur la fragilité des relations humaines et la manière dont les apparences peuvent dissimuler des réalités beaucoup plus sombres. Petites natures s’abstenir. LA MÉTROPOLE,Janv,2025

 

 

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