La Beauté du monde (Opéra) 

 

 

Création : 2022-11-19

Livret de Michel Marc Bouchard
Musique de Julien Bilodeau
Une nouvelle création à l’Opéra de Montréal de
dans une mise en scène de Florient Siau

 

sous la direction musicale de  Jean-Marie Zeitouni

avec l'Orchestre métropolitain et le Choeur de l'Opéra de Montréal

 

Libretto by Michel Marc Bouchard
Music by Julien Bilodeau
A new creation at the Opéra de Montréal 
directed by Florent Siau
Musical direction of Jean-Marie Zeitouni with the Orchestre métropolitain and the Choeur de l’Opéra de Montréal

 

Chef d'orchestre Jean-Marie Zeitouni. 

@Viivian Gaumand

 

 

 

 


DISTRIBUTION/ CAST

JACQUES JAUJARD : Damien Pass (baryton)

ESTHER : France Bellemare (soprano)

JACOB : Émile Schneider (acteur)

ALEXANDRE ROSENBERG : Rocco Rupolo (ténor)

FRANZ WOLFF-METTERNICH : John Brancy (baryton)

ROSE VALLAND : Allyson MChardy (mezzo-soprano)

BRUNO LOHSE : Isaiah Bell (ténor)

HERMANN GÖRING : Mattew Dallen (ténor)

JEANNE BOITEL : Layla Claire (soprano)

@Viivian Gaumand

 
 

La Colombe, extrait de la Beauté du Monde, Philippe Sly avec l'orchestre métropolitain de Montréal, 2021



Ce projet est né à la suite de la création de l’opéra Les Feluettes, en mai 2016, à l’Opéra de Montréal. Le dramaturge renommé Michel Marc Bouchard, devenu également librettiste depuis peu, a approché Michel Beaulac, directeur artistique de l’institution, avec une histoire véridique et immensément touchante dont il souhaitait s’inspirer pour une nouvelle oeuvre. Le compositeur Julien Bilodeau s’est rapidement joint au projet, fort du succès de la première mondiale de Another Brick In The Wall – l’opéra et récemment couronné du prix du Compositeur de l’année à la cérémonie des Prix Opus, le 4 février 2018.

This project was born following the creation of the opera Les Feluettes, in May 2016, at the Opéra de Montréal. The renowned playwright Michel Marc Bouchard, who has also recently become a librettist, approached Michel Beaulac, artistic director of the institution, with a true and immensely touching story from which he wished to draw inspiration for a new work. Composer Julien Bilodeau quickly joined the project, on the back of the success of the world premiere of Another Brick In The Wall – the opera and recently crowned Composer of the Year at the Prix Opus ceremony on February 4 2018.


 

L’OEUVRE
La beauté du monde rend hommage à ces hommes et ces femmes qui protègent contre les tourments de l’Histoire, les oeuvres les plus éloquentes et les plus admirables créées par le génie humain. Profondément troublé par le récent affront causé au site archéologique de Palmyre, par le saccage du musée de Mossoul en Irak et par la destruction d’oeuvres majeures de l’art byzantin et mésopotamien au Moyen-Orient, Michel Marc Bouchard a décidé d’écrire cet opéra afin de rappeler l’importance des oeuvres d’art dans nos vies, de leur accessibilité et de leur protection.

THE WORK

La Beauté du monde pays homage to these men and women who protect against the torments of History, the most eloquent and most admirable works created by human genius. Deeply disturbed by the recent affront caused to the archaeological site of Palmyra, by the ransacking of the Mosul museum in Iraq and by the destruction of major works of Byzantine and Mesopotamian art in the Middle East, Michel Marc Bouchard decided to write this opera in order to recall the importance of works of art in our lives, their accessibility and their protection.


@Viivian Gaumand


CRITIQUES

"Le livret est de Michel Marc Bouchard. La musique de Julien Bilodeau. Et cette association est une immense réussite. Dès les premières notes, on oublie l’Histoire pour entrer dans leur histoire, dans leur façon de raconter, de mettre en scène, cet épisode qui, pourtant, a des échos maintenant, au moment où on lit ces lignes, au moment où on est assis dans la salle parce le son de l’explosion au loin, c’est de l’Ukraine qu’il nous arrive. Le décor y fait pour beaucoup. Art nouveau. Dépouillement des lignes. Une certaine froideur : l’œil n’a pas de « fantaisie » à laquelle s’accrocher, sinon la Victoire de Samothrace qu’on entre-aperçoit. Espoir? Il est beaucoup question d’espoir ici. Il y a aussi un thème sous-jacent qui finit par éclater à la surface : cette arrogance des tyrans (il y en a de petits comme de grands) à décider de la beauté. À condamner à mort non seulement les artistes mais leur art, et dans un ample mouvement ceux-là même qui les reconnaissent et les apprécient. Ne parlons pas de toutes les formes de censure et de destruction d’œuvre par des inaptes ineptes. Parlons de cette beauté qui nous attend. 

Parce que… Voilà comment deux génies, l’un de la musique, l’autre de l’écriture, réussissent à transcender un événement historique, à en renouveler la symbolique, à en dénoncer encore plus fortement l’odieux. Voilà comment deux artistes vont plus loin qu’au cinéma. Ils viennent nous toucher là où nous pensions savoir. La musique de Julien Bilodeau est d’une grande efficacité. Belle et noire comme un poème de Denise Desautels.

Musique narrative

C’est une musique narrative, descriptive parfois, qui sert le livret d’une manière magistrale alliant l’humilité et la profondeur. On ne cherchera pas ici une « mélodie du bonheur », un « ver d’oreille » obsédant, pas plus qu’on ne cherche le portrait d’une vache dans une toile de Borduas. Musique non figurative, alors? Non! Musique qui parle, musique qui raconte en notes ce que les mots qui chantent ne peuvent dire. Ajoute une dimension? Non, crée une dimension.

Dans cette entreprise, on voudrait saluer le chef d’orchestre Maestro Zeitouni, les choristes toujours présents, toujours justes, et Damien Pass en Jacques Jaujard (qui prend sur ses épaules 2h30 de spectacles chantés, excellente France Bellemare en Esther, formidable Émile Schneider, toujours juste, qui joue un personnage difficile sans jamais céder à la tentation de « le surjouer », Rocco Rupolo, John Brancy, Allyson McHardy, Isaiah Belle, Matthew Dalen en Goering, il faudrait tous les nommer tant ils s’intègrent avec brio dans une mécanique scénique parfaite, et l’incroyable mais plus que croyable Layla Claire qui nous donne une convaincante et émouvante Jeanne Boitel, tellement qu’on voudrait la prendre dans nos bras pour la rassurer. Comme on voudrait consoler France Bellemare et Émile Schneider pour la mort d’Esther et de son fils Jacob. Le tout nous est livré sans accroc dans une superbe et très efficace mise en scène de Florent Siaud, dirigeant par moment un véritable ballet de personnages....'  Louis-Philippe Hébert   , EN TOUTES LES LETTRES.

@Viivian Gaumand

"« À quoi bon vivre si l’art disparaît ? » Michel Marc Bouchard signe, avec La Beauté du monde, un nouveau plaidoyer – puisqu’il s’agit d’un thème récurrent, d’une conviction qui imprègne son œuvre tout entière – mettant en lumière le caractère essentiel de l’art au cœur de l’expérience humaine. La fresque proposée ici aborde aussi les considérations connexes que sont la cupidité, les dérives du pouvoir, la notion d’esthétisme, la tyrannie du « bon goût », la consommation aveugle et autres formes d’iconoclasme. En résulte un opéra exceptionnellement engageant et prégnant...Concourt magistralement au charme de cet opéra la musique de Julien Bilodeau, qui ne sera pas sans rappeler aux néophytes, par moments, les mouvements épiques des compositions orchestrales mythiques du septième art. S’y superposent les phrases à l’élégance surannée de l’auteur des Feluettes, livrées avec conviction par les chanteurs et chanteuses de la distribution, au sein de laquelle brille d’une incandescence inégalable France Bellemare, dans le rôle de la conservatrice Esther, qu’on aurait souhaité entendre davantage...'  PAR SOPHIE POULIOT,  22 NOVEMBRE 2022, JEU, REVUE DE THEATRE

@Viivian Gaumand

"Assister à la naissance d’un opéra québécois d’envergure est un privilège, pour la critique comme pour le public. D’autant plus avec une œuvre riche comme La beauté du monde de Julien Bilodeau et Michel-Marc Bouchardqui était créée samedi soir à l’Opéra de Montréal... D’autant plus que les créateurs nous font entrer de plain-pied dans le mystère de la création avec un magnifique prologue ayant lieu en 1924 alors que Matisse peint sa Femme assise pour le marchand d’art juif Rosenberg, qui l’offre à son tout jeune fils. L’enfant qui apparaît ensuite en tenant un cadre vide durant l’épilogue symbolise la descendance Rosenberg, qui ne récupérera la toile qu’en 2012… Il faut dire que la musique de Julien Bilodeau est parfois d’une grande – mais passionnante – complexité, notamment dans l’écriture des instruments à vent. Le langage oscille entre une tonalité franche aux accents impressionnistes, au premier acte entre autres, et quelque chose de nettement plus dissonant, rappelant entre autres le Wozzeck de Berg, notamment lors des imprécations grotesques de Göring au deuxième acte... Une production d’une portée universelle à voir et à entendre d’ici le 26 novembre. Et pourquoi pas à exporter, en France ou ailleurs."  EMMANUEL BERNIER, 22 NOVEMBRE 2022, LA PRESSE

@Viivian Gaumand

 


 
l'ARGUMENT
Dès 1939, craignant l’avancée allemande avec ses pillages, Jacques Jaujard, le directeur des musées nationaux de France, organise l’évacuation des pièces majeures du Louvre et la mise en lieu sûr des collections. Des milliers de chefs-d'oeuvre sont décrochés des murs, retirés de leur vitrine ou de leur socle et emballés par une armée de bénévoles. Alors que les Allemands avancent sur Paris, une cohorte de dieux et de déesses, de saints et de saintes, de rois et de reines sont en exil sur les routes de France. La Joconde, incognito, fait partie du convoi.

 

Jacques Jaujard (nommé directeur du musée du Louvre en 1940

ARGUMENT
From 1939, fearing the German advance with its looting, Jacques Jaujard, the director of the national museums of France, organized the evacuation of the major pieces of the Louvre and the safekeeping of the collections. Thousands of masterpieces are taken down from the walls, removed from their showcase or their base and packed by an army of volunteers. As the Germans advance on Paris, a cohort of gods and goddesses, saints and saints, kings and queens are in exile on the roads of France. The Mona Lisa, incognito, is part of the convoy.

De son côté, Rose Valland, l’ancienne directrice du Musée du Jeu de Paume, relayée à un rôle de concierge, recueille en secret et collige au risque de sa vie tous les renseignements sur les collections privées possédées par les Juifs et saisies par les Allemands. Hermann Göring, le maréchal de l’Empire allemand, fait des dizaines de visites au Jeu de Paume et sélectionne des milliers d’oeuvres pour sa collection personnelle dont des Matisse, des Rembrandt, des Vermeer, des Renoir. Les oeuvres d'art modernes dites dégénérées sont reléguées dans une salle que Rose Valland baptise « la salle des martyrs. » En mai 1943, pour marquer le rejet de cet art dégénéré, les Allemands détruisent plus d’un demi-millier de tableaux dont des Miró, des Klee, des Ernst, des Léger, et des Picasso.

Rose Valland, conservatrice au Musée du Jeu de Paumes et résistante française. 

For her part, Rose Valland, the former director of the Jeu de Paume Museum, relieved of the role of caretaker, collects in secret and puts together at the risk of her life all the information on the private collections owned by the Jews and seized by the Germans. Hermann Göring, Marshal of the German Empire, makes dozens of visits to the Jeu de Paume and selects thousands of works for his personal collection, including Matisses, Rembrandts, Vermeers and Renoirs. The so-called degenerate modern works of art are relegated to a room that Rose Valland calls "the room of the martyrs." In May 1943, to mark the rejection of this degenerate art, the Germans destroyed more than half a thousand paintings including Miró, Klee, Ernst, Léger, and Picasso.


À la fin de la guerre, grâce aux efforts et à l’instinct de Jacques Jaujard, l’entièreté des oeuvres du Louvre ont retrouvé leur place dans leur musée. Grâce au travail et aux notes de Rose Valland, plus 60,000 oeuvres spoliées en majorité aux Juifs ont retrouvé leur propriétaire.

Hitler et ses troupes visiant Paris occupé en juin 1940

At the end of the war, thanks to the efforts and instinct of Jacques Jaujard, all the works of the Louvre found their place in their museum. Thanks to the work and notes of Rose Valland, more than 60,000 works looted, mostly from Jews, have found their owner.


 

 

 

compositeur

Julien Bilodeau (Québec, 1974) est un des compositeurs les plus en vue de sa génération.

Lauréat de deux premiers prix avec grandes distinctions au Conservatoire de Musique de Montréal, il se perfectionne ensuite à Paris (IRCAM, CCMIX) et à Francfort (Ensemble Modern Akademie, Francfort).

 
 
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