EMBRASSE - KISSES DEEP 

  • EMBRASSE, Théodore Pellerin (Huguo) et Alice Pascual (Maryse), TNM (Montréal, septembre 2021, mise en scène d'Eda Holmes. @Yves Renaud
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  • " Le monde d’icitte ont pas la culture du beau. Ça fait pas partie de leu’vie. C’est pas qui sont méchants, sont juste qui sont généreux dans le laid.  Y pas un couleur qui matche.  Un dégradé de ce que le vomi peut offrir comme palette avec une dentelle de graffitis de drop-out. Y a tout le temps un crisse de détail qui rend tout le reste pas r’gardable. Icitte, le beau ça s’enseigne pas.  Non, icitte c’est la contagion du laite pis personne peut y  échapper.". Béatrice, Tableau 10
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CRÉATION

21 septembre 2021 -Théâtre du Nouveau-Monde en coproduction avec le Centaur Theatre - Montréal


TRADUCTIONS-TRANSLATIONS

KISSES DEEP,  translated of Linda Gaboriau

Abras/zarte, traduction espagnol-mexicain de Natalia Traven


SYNOPSIS - RESUME

Le jeune Hugo vit et travaille avec sa mère Béatrice, la propriétaire d’un magasin de tissus dans un centre commercial en région. Son univers est bousculé lorsque sa mère est accusée d’avoir frappé publiquement une jeune professeure de l’endroit. Passionné de mode, rêvant d’être admis dans une grande école de couture, Hugo décide de créer le vêtement que portera sa mère lors de son procès; le costume qui lui donnera les allures d’une mère parfaite. Il est guidé dans ce projet par une vision fantasmée du designer français Yves Saint-Laurent et secondé par le Sergent Régis, seul policier noir de l’endroit qui se reconnaît dans la marginalité du jeune homme. En mal d’amour, Hugo a développé un comportement étrange; il embrasse le gens et ses baisers, au lieu de les heurter, provoquent des sentiments ambiguës. De quelles origines sont les blessures d’Hugo?  La création artistique peut-elle faire œuvre de guérison? Peut-on trouver une rédemption dans le rêve et la fantaisie? Est-ce que l’art n’est qu’une façon d’occulter la vérité? Peut-il faire œuvre de pardon?

The young Hugo lives and works with his mother Béatrice, the owner of a fabric store in a shopping center in the region. Her world is turned upside down when her mother is accused of publicly hitting a young local teacher.  Passionate about fashion, dreaming of being admitted to a great fashion school, Hugo decides to create the garment that his mother will wear during her trial; the costume that will make her look like a perfect mother. He is guided in this project by a fantasized vision of the French designer Yves Saint-Laurent and assisted by Sergeant Régis, the only black policeman in the area who recognizes himself in the marginality of the young man. Lovesick, Hugo developed a strange behavior; he kisses people and his kisses, instead of hurting them, provoke ambiguous feelings. What are the origins of Hugo's injuries? Can artistic creation do healing?  Can we find redemption in dream and fantasy? Is art just a way to hide the truth? Can he work for forgiveness? 


  • EMBRASSE, Théodore Pellerin (Huguo), TNM, Montréal, 2021 @Yves Renaud
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LE COSTUME

D’où émane la création artistique?  Quel en est le déclencheur ? Qu’est-ce qui nous pousse à transposer la douleur d’un souvenir ? Que vaut la poésie face à la souffrance d’une victime ? Comment écrire la mémoire des mains qui ont reçu des coups pour protéger le reste du corps ? Comment raconter le désarroi abyssal de celui ou de celle qui les a assénés ? L’art peut-il être source d’apaisement ? Avec son commerce de textiles, Béatrice Lessard a tenté une aventure de beauté, une diversion à ses tourments. Elle a voulu transformer ses clientes en égéries de Vogue. Hugo, son fils unique, a rêvé de devenir un couturier à la mesure d’Yves Saint Laurent. Mais la laideur de leur environnement social et les violences domestiques subies et engendrées  ont entravé leurs quêtes. Dans ce magasin de tissus, où Béatrice règne en occultant la réalité, Hugo songe à s’éloigner des tempêtes pour se rapiécer, pour embraser le monde, pour embrasser tout le monde.  J’ai passé ma vie à tenter de séduire ma mère. C’est le propre de tout créateur : tenter de séduire sa mère, nous dit ce Yves Saint Laurent fantasmé par Hugo. L’auteur se cache sous l’habit du personnage. Il applique les principales fonctions du costume : séduire, provoquer, disparaître. L’écriture d’EMBRASSE a été parfois d’une douloureuse réminiscence, mais réconciliatrice dans son aboutissement.  Je crois que le pardon est une preuve d’amour, et la création artistique, l’une de ses plus grandes sources d’inspiration.

Michel Marc Bouchard

THE COSTUME

What is the source of artistic creation? What triggers it? What drives us to transpose the pain of a memory? Can poetry alleviate the suffering of a victim? What words can capture the memory of hands that received blows trying to protect the rest of the body? What story can relate the abysmal distress of the person who dealt those blows?  Can art be a source of consolation? With her fabrics business, Béatrice Lessard wanted to celebrate beauty, an escape from her torments. She hoped to transform her customers into paragons of Vogue. Hugo, her only son, dreamed of becoming a great fashion designer, equal to Yves Saint Laurent. But the ugliness of their social environment and the domestic violence they both suffered and caused hindered their quests. In the fabric store where Béatrice reigns, masking their reality, Hugo dreams of fleeing the turmoil so he can piece his life together, embrace the world, embrace everyone. I spent my life trying to seduce my mother. That is the lot of all artists: trying to seduce their mother, says the Yves Saint Laurent imagined by Hugo. The author hides beneath the character’s apparel.  He applies the main functions of the costume: to seduce, provoke, disappear.  Writing EMBRASSE entailed moments of reminiscence which, painful as they were, ultimately led to reconciliation. I believe that forgiveness is an act of love, and artistic creation, one of its greatest sources of inspiration.

Michel Marc Bouchard

  •  Anne-Marie Cadieux (Béatrice) et Théodore Pellerin (Huguo), TNM, Montréal, 2021 @Yves Renaud

PERSONNAGES - CHARACTERS

HUGO LESSARD,  Jeune homme passionné de mode et fils unique de Béatrice - Young man passionate about fashion and only son of Béatrice

BÉATRICE LESSARD,  Femme dans la cinquantaine, commerçante de textiles et mère  d’Hugo - Woman in her fifties, textile merchant and mother of Hugo

MARYSE GAUTHIER,  Femme dans la trentenaire, enseignante de français, et voisine de  Béatrice et d’Hugo - Woman in her thirties, French teacher, and neighbor of Béatrice and Hugo

LE SERGENT RÉGIS (SGT RÉGIS) ,  Homme dans la trentaine, policier de race noire -  Male in his thirties, black police officer

YVES SAINT LAURENT (YSL), vison fabulée du célèbre couturier français, dans la soixantaine - fabulous mink of the famous French couturier, in his sixties

 

LIEUX _-LOCATIONS

Centre commercial en zone rurale et magasin Les Tissus Béatrice. De nos jours. Shopping center in a rural area and Les Tissus Béatrice store.


 

 

Avec ANNE-MARIE CADIEUX (Béatrice), THÉODORE PELLERIN (Hugo), ALICE PASCUAL (Maryse),

YVES JACQUES (Yves Saint-Laurent) ET ANGLESH MAJOR (Sergent Régis)

Scénographie : Michael Gianfrancesco
Costumes : Sébastien Dionne, assisté de Pierre-Guy Lapointe
Éclairages : Étienne Boucher
Musique et effets sonores : Alexander McSween
Conception visuelle et numérique : Thomas Payette et Hub Studio
Accessoires : Karine Cusson
Maquillages : Audrey Toulouse
Coiffures et perruques : Sarah Tremblay et Rachel TremblayPHOTOS DE SCÈNE @YVES RENAUD

Gagnant du Prix des Passerus culturels de l'université de Sherbrooke 2021

 

 


 

LA CRITIQUE  

« … Après le succès critique et populaire de la pièce La nuit où Laurier Gaudreault s’est réveillé, bientôt adaptée en série télé, Michel Marc Bouchard revient avec une pièce toujours aussi haletante, mais qui nous hante davantage par la force de son texte, concis, percutant et inoubliable. Il y a des effluves du théâtre de Robert Lepage et de Michel Tremblay, mais avec tout ce qu’a fait de meilleur Michel Marc Bouchard. Avec Embrasse, l’écrivain explore le thème de l’amour parfait, qui n’existe selon lui que dans la création. La mère est nécessairement imparfaite, car elle n’est pas un bout de tissu que l’on peut modeler pour le mettre à sa main. Hugo apprendra bien la leçon entre deux cris primaux. Si la pièce est frontale, elle est souvent drôle, parce que parfois il vaut mieux rire que pleurer. Embrasse est une lutte sans merci entre les rêves de tout le monde. La mère veut garder son fils auprès d’elle, quitte à le trahir, mais l’enfant veut passer à l’âge adulte, déchiré entre ses aspirations et celles des autres. Il y aura nécessairement des blessures, faute de pouvoir panser ses plaies... »  Louis-Philippe Ouimet, Radio-Canada, 24 septembre 2021

  • Théodore Pellerin (Huguo), Anne-Marie Cadieux (Béatrice), Anglesh Major (Sg Régis) et Alice Pascual (Maryse), TNM, Montréal, 2021 @Yves Renaud

La créativité et la beauté

«Sans conteste, le savoir-faire dramaturgique de Michel Marc Bouchard réside dans sa façon d’intégrer une brèche lumineuse dans un contexte sombre de l’humanité. Cette fois-ci, il y introduit l’amour de la créativité et de la beauté par le biais du personnage du fils Hugo qui veut devenir couturier. Un peu bizarre, il embrasse les gens sans raison, jusqu’à embrasser le policier du centre d’achat (Anglesh Major). Ce fils, un peu déroutant, s’est mis en tête de créer un vêtement à sa mère qui la mettra en valeur lors du procès. Il entreprend donc de confectionner cette tenue grâce au couturier Yves Saint-Laurent (Yves Jacques) qui apparaît dans son imagination pour lui donner des conseils de vie et de couture…. » Micheline Rouette, ARP MEDIA, 24 septembre 2021« … au TNM, le théâtre triomphait. Embrasse est une œuvre phare du dramaturge des Feluettes et des Muses orphelines. Sa plus intime, en crescendo vertigineux, en plongeon de maturité. On pouvait remettre en question certains choix de mise en scène, mais non la portée de la pièce. L’événement majeur tombait à pic. Embrasse assurait l’ouverture du cru anniversaire des 70 ans du TNM, en symbole de durée et de promesse d’avenir. Le formidable interprète Théodore Pellerin, dans la peau d’Hugo, apprenti couturier, se lançait sur les planches aux côtés de la vibrante Anne-Marie Cadieux en Béatrice, mère flamboyante et acariâtre. Dans son magasin de tissu en région, le fils assistait et défendait cette femme, mais qui protégeait qui au juste ? Il fallait voir valser ce duo d’enfer… Lorsque la figure fantomatique d’Yves Saint Laurent, sublimée par le jeu d’Yves Jacques — sur des clins d’œil à l’imaginaire de Robert Lepage —, venait aider le futur créateur de mode à trouver des perles au fond de ses abîmes, elle criait que la création peut guérir et sauver. Quand Hugo embrassait un policier sur la bouche, les spectateurs retenaient leur souffle ; la peur des contacts née de la pandémie tout à coup balayée par un acte de libération. Quand la mère évoquait la beauté dont personne ne veut, sa clientèle préférant les tissus de pacotille, c’est le kitsch de nos sociétés qui blessait nos pupilles. Quand le langage parlé au Québec faisait l’objet d’une charge exaspérée, le mal du français massacré en nos terres revenait nous meurtrir. Le public s’arrache les billets pour Embrasse, au TNM puis en tournée québécoise. Le Centaur en présentera une version courue en anglais. Plusieurs pièces de ce dramaturge, traduites en de nombreuses langues, rayonnent déjà à travers le monde. Alors, souhaitons-lui d’essaimer partout avec cette œuvre-là. Lorsqu’un créateur touche au cœur de l’intime, il atteint la fibre universelle…. » Odile Tremblay, LE DEVOIR, 30 septembre 2021




  « … Ce lien trouble qui unit la mère et son fils constitue le fil conducteur de cette création. Et fidèle à ses habitudes, Michel Marc Bouchard laisse le récit se dénouer de fil en fil, sans qu’on puisse deviner toutes ses coutures. La présence d’Yves Saint-Laurent, l’idole du jeune, fait partie des éléments qui rendent cette œuvre singulière. Yves Jacques incarne à merveille le grand couturier français, mort en 2008, qui fait office d’ange gardien. Son existence suscite des réflexions intéressantes sur l’importance de la création, de la beauté et des dynamiques mère-fils. Elle permet aussi d’ouvrir une histoire parallèle, sans trop dévier de l’intrigue principale. Toute cette équipe est dirigée avec précision par la metteuse en scène Eda Holmes, qui réussit sans contredit sa première audition aux commandes d’une production au TNM.  La scénographie épurée épouse le propos de Michel Marc Bouchard qui marie avec brio le drame à l’humour. Son texte rythmé est parsemé de moments drôles qui contrastent avec les tensions qu’il a su installer. Et comme toujours, son sens de la formule demeure inégalé. Les répliques sont truffées de perles. »  Emmanuel Martinez, JOURNAL DE MONTRÉAL, 27 septembre 2021


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  •  Anne-Marie Cadieux (Béatrice) et Théodore Pellerin (Huguo), TNM, Montréal, 2021 @Yves Renaud
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 «… J'ai bien vu une vingtaine de pièces de Michel Marc Bouchard. Je lui suis très fidèle. Voilà un auteur qui ne s'essouffle pas. Ils sont, somme toute, plutôt rares. Une voix précieuse. » Michel Coulombe, critique de cinéma.

  «Michel Marc Bouchard réveille la scène théâtrale montréalaise avec une Embrasse passionnée et démasquée.» Kelly Nestruck, Globe and Mail, 30 sept, 2021

 

  • Yves Jacques (Yves Saint-Laurent) et Théodore Pellerin (Huguo), TNM, Montréal, 2021 @Yves Renaud

" Après Les Feluettes, Les Muses orphelines et Tom à la ferme, Michel Marc Bouchard, observateur sensible des relations familiales, nous surprend une fois de plus ! Sa nouvelle pièce Embrasse ose un sujet rarement abordé, en braquant les projecteurs sur une mère toxique (Anne-Marie Cadieux) et les ravages qu’elle cause chez son fils (Théodore Pellerin). Ce dernier qui rêve de devenir couturier, survivra-t-il à ses blessures d’enfance ? Depuis longtemps, il tient le coup en dialoguant avec son conseiller imaginaire Yves Saint Laurent, incarné par Yves Jacques. Malgré le caractère dramatique de l’oeuvre, on rit pourtant souvent, car le dramaturge est un virtuose du tragi-comique." Marc-Yvan Coulombe, LES ARTSZE, 25 septembre 2021

« … Le jeune homme, dont le recours à l’autodestruction n’a d’égal que son appel salvateur pour la haute couture, est le cœur battant de cette pièce où Bouchard revisite son grand thème, à savoir la rédemption par l’art, en employant ce judicieux mélange de quotidienneté et de drame, de douce fantaisie et de cruelle dérision... »  Christian Saint-Pierre, LE DEVOIR, 25 septembre 2021

 


 
 

KISSES DEEP (EMBRASSE) AU CENTAUR - postponed to a later date

The second mainstage production of the season is an historical moment for two landmark Montreal theatres. Centaur Theatre and the renowned Théâtre du Nouveau Monde team up for the first time to co-produce a world premiere postponed in 2022. Eda Holmes directs both the French and English productions of Embrasse/Kisses Deep, written by one of Quebec’s leading contemporary playwrights, Michel Marc Bouchard and translated by the esteemed Linda Gaboriau.


High fashion and the relationship between suffering and creativity take centre stage when a young man obsessed with Yves St-Laurent sets out to design the perfect dress to redeem his mother’s reputation when she appears for her day in court. Bilingual actors Yves Jacques (as Yves St-Laurent) and Alice Pascual, who both starred in the TNM production, join Lucy Peacock as the mother. Her son Hugo is played by Robert Naylor with Lyndz Dantiste as the police Sergeant. Michael Gianfrancesco designs the set and Sébastien Dionne the costumes. Etienne Boucher’s lighting design is accompanied by video design from Thomas Payette and original music and sound design by Alexander McSween. Elaine Normandeau is the Assistant Director and Stage Manager. 

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