Les Manuscrits du déluge/Written on water
Création : février 2003, Théâtre du Nouveau-Monde, Montréal, mise en scène de Barbara Nativi
WRITTEN ON WATER, english translation by Linda GaboriauI
MANOSCRITTI DEL DILUVIO, traduzione di Barbara Nativi
« Une profonde réflexion sur la mémoire et sur l’acte d’écrire... avec l’humour et la poésie que l’on connaît à Michel Marc Bouchard. » - Claude Deschênes, MONTRÈAL, CE SOIR, Radio-Canada, février 2003.
SYNOPSIS
Des pluies diluviennes se sont abattues sur un petit village isolé et la rivière gonflée a tout arraché sur son passage. La vague de boue a éventré la salle d’écriture, lieu où un groupe d'hommes et de femmes se réunissait pour transcrire et colliger les souvenirs. Depuis l’exode de leurs enfants, ils avaient gravé sur papier la grande et la petite histoire. Maintenant, leurs travaux tapissent tout le paysage. Fragments de vies et éclats de mémoire, il leur faut tout remettre en ordre, effacer les ravages du chaos, se rappeler, restaurer, réécrire… Mais comment? Quels mots retenir de son existence ? Pour qui réécrire tout cela ? Dans son acharnement à sauver les traces de ce qu’ils ont été, Samuel, leader de ce groupe, devient aveugle à la réalité qui se transforme tout autour de lui, car le déluge signifie pour certains de ses vieux comparses la chance de réaliser un rêve caché, pour d’autres, celle d’avouer des amours secrètes et de parler du futur. Secondé par Danny-l’enfant-seul, l’unique enfant demeuré dans ce village, Samuel entreprend le projet d’immortaliser l’œuvre de son groupe d’écrivains au moment même où ceux-ci s'apprêtent à l'abandonner.
Torrential rains fell on a small isolated village and the swollen river tore everything in its path. The wave of mud ripped through the writing room, where a group of men and women gathered to transcribe and collate memories. Since the exodus of their children, they had engraved on paper the big and the small story. Now their works cover the entire landscape. Fragments of lives and flashes of memory, they have to put everything back in order, erase the ravages of chaos, remember, restore, rewrite… But how? What words to retain of its existence? For whom to rewrite all this? In his determination to save the traces of what they were, Samuel, leader of this group, becomes blind to the reality that is changing all around him, because the deluge means for some of his old friends the chance to achieve a hidden dream, for others, that of confessing secret loves and talking about the future. Assisted by Danny-l'enfant-seul, the only child left in this village, Samuel undertakes the project of immortalizing the work of his group of writers at the very moment when they are about to abandon it.
Sébastien Ricard (Danny) et le regretté Gérard Poirier (Samuel). Les manuscrits du déluge, TNM, Montréal, février 2003. © Yves Renaud
PERSONNAGES
CLAIRE - Veuve, membre du groupe d’écriture, amie de Marthe. Tous comme les autres membres du groupe d’écriture, elle est âgée de plus ou moins 70 ans.
SAMUEL - Veuf, frère de Marthe, responsable du groupe d’écriture.
DOROTHÉE - Épouse de William. Membre du groupe d’écriture
WILLIAM - Époux de Dorothée. Membre du groupe d’écriture.
MARTHE - Sœur de Samuel. Célibataire. Membre du groupe d’écriture.
DANNY-L’ENFANT-SEUL - Jeune homme dans la vingtaine. Il est le seul enfant qui soit resté au village.
DÉCOR - Un vieux gymnase transformé en salle d’écriture. De grandes tables de lecture flottent sur sol est couvert d’eau. Les fenêtres ont été fracassées. Des milliers de feuilles pêle-mêle jonchent le sol. Une grande bibliothèque abîmée au fond de la scène. NOTES - Les personnages, sauf Danny, portent des bottes de caoutchouc identiques, un don de la sécurité publique. La chanteuse Monica Bacio est une invention de l’auteur, tout comme sa chanson
CHARACTERS
DANNY-THE-LONELY-CHILD
A young man in his twenties. The only child who didn’t leave the village.
CLAIRE
Widow, member of the writing circle. Martha’s friend.
SAMUEL
Widower, Martha’s brother. In charge of the writing circle.
DOROTHY
William’s wife. Member of the writing circle.
WILLIAM
Dorothy’s husband. Member of the writing circle.
MARTHA
Samuel"s sister. Unmarried. Member of the writing circle.
They are all wearing identical rubber boots, courtesy of Public Security. The singer, Monica Bacio, is a figment of the author’s imagination, as is her song.
Monique MIller (Claire), Gérard Poirier (Samuel), Monique Mercure (Dorothy) et Benoît Girard (William). TNM, Montréal, février 2003. @ Yves Renaud
La pièce a été créée au Théâtre du Nouveau-Monde (Montréal), le 11 février 2003 dans une mise en scéne de la chère et regrettée Barbara Nativi avec Gérard Poirier (Samuel),Louise Turcot (Marthe), Monique Miller (CLaire), Benoît Girard (William), Monique Mercure (Dorothy) et Sébastien Ricard (Danny-l’enfant-seul).
Dimitri Milopulos (décor), François St-Aubin (costumes), Michel Beaulieu (éclairages), Michel Smith (musique originale), Angelo Barsetti (maquillages) et Nicolas Rollin (assistance à la mise en scène et régie).
Extrait: J’ai fait l’amour, monsieur Samuel. (Il se couche dans les bras de Sam.) Mon titre. Danny l’enfant-seul a enfin fait l’amour. J’étais triste après la colère du maître. Elle, elle était en retrait des autres, elle avait un sourire comme seul bijou. La lune rendait sa peau encore plus blanche. Elle m’a dit ; Viens ici que je te console. Je me suis déshabillé et je l’ai rejointe dans l’eau. J’avais froid du bout des ailes. Je lui raconté que j’avais mangé toutes les hosties. Elle m’a dit ; « Je ne suis pas pratiquante. » Je lui ai dit ; « Tu es jolie quand même. Danny, Tableau 14
©Théâtre du Nouveau-Monde. Affiche de la création de la pièce dans une mise en scène de Barbara Nativi, Théâtre du Nouveau-Monde (Montréal), février 2003
Mot de l'auteur
Le déluge est une métaphore complexe qui représente la fin d’un monde et la naissance d’un nouveau. Le déluge est une métaphore qui représente les vagues dévastatrices des standardisations de l’existence, de l’oppression des diktats sociaux, de la mondialisation qui banalise les cultures spécifiques et qui rend suspectes les mémoires collectives allant jusqu’à les taxer de « terroristes ».
Le déluge c’est une mode oppressante du « Young is beautiful » , une mode où les personnes âgées ne servent qu’à occuper des territoires préfabriqués par des hommes et des femmes à cravate… et à remplir des autobus financées par les casinos d’état.
En cette période trouble où les déluges déferlent chaque jour, où notre puissant et belligérant pays voisin est prêt à n’importe quel mensonge pour lancer sa vague hégémonique sur la planète, nos cultures et nos mémoires sont comparables à ces vieillards qui luttent contre une disparition inévitable. Un monde se meure… De quoi sera fait le prochain? Je le souhaite digne.
Pour Dorothée et William, il est digne de refuser de souffrir et d’embrasser les plaisirs qu’on a fabriqué pour eux. Pour Claire et Marthe, il est digne de faire, malgré leur âge, de faire un nouveau choix de vie. Pour Samuel, il est digne de souffrir pour ses idéaux car il y a des souffrances qui sont les enfants de l’honneur et l’amour de ce qu’on a été. - Michel Marc Bouchard
Memories and Floods…
The flood is a complex metaphor that represents the end of one world and the beginning of another. The flood is a metaphor that represents the devastating waves of homogenization, social conformity and globalization that dictate our lives and serve to standardize specific cultures and make collective memories seem like suspect acts, even acts of terrorism.
The flood is the oppressive trend of “Young is beautiful”, a trend where the elderly are seen as only fit to occupy territories prefabricated by men and women in suits. In these troubled times when floods are unleashed every day, when our powerful and belligerent neighbour is prepared to resort to lies in order to extend its supremacy over the entire planet, our cultures and memories are like these characters, these seniors who are struggling against inevitable extinction. One world is dying… What will be the basis of the next? I hope it is dignified. - Michel Marc Bouchard
Jordan Pettle (Dany) and David Cox (Samuel).Written on water. CANADIAN STAGE. Toronto, février 2004 © Bruce Zinger
WRITTEN ON WATER, stage reading of the first draft at the Autralia's Melbourne International Theatre Festival in coproduction with Canadian Stage of Toronto, octobre 2000.
WRITTEN ON WATER, traduction de Linda Gaboriau, m.e.s. de Micheline Chevrier, Canadian Stage Theatre, Toronto, janvier 2004 et National Art center, Ottawa, février 2004
"WRITTEN ON WATER AMONG BEST BETS IN BUSY STAGE SEASON. A flood of poetic language and powerful emotions make Written On Water an impressive production, even if the writing occasionally drains into shallow tidal pools. Set in a small Quebec town shortly after a torrential downpour has destroyed buildings and ruined the archives of a seniors' writing circle, Michel Marc Bouchard 's image-strong script looks at how we try to rewrite our lives, both on and off the page." Jon Kaplan, NOW, january 29, 2004
“Gaboriau’s extensive experience in translating Québécois drama … enable[s her] to bring out the richness and subtleties of the [French text].”
— Canadian Literature
“This is a witty satire of one of the more tragic effects of globalization: the disregard for collective memory and for those who, like senior citizens, embody it or, like writers, wish to preserve it… Gaboriau has done a superlative job in reproducing the profound disarray underlying the characters’ caustic humour and their violent reactions to differing points of view.” — University of Toronto Quarterly
Carolyn Hetherington (Martha) et Doris Chillcott (Claire), CanStage, Toronton, 2014 © Bruce Zinger
"...There is a very pronounced theme of “oldness” that runs throughout the play. The play opens with a metaphor comparing the flood-rains to God’s incontinence. Martha especially has an obsession with immersing herself in youth, taking pleasure in joining the orgiastic parties that the rescue volunteers have at night. Dorothy requests the rescue workers pierce her nipples in an attempt to re-sexualize herself. Bouchard paints these characters as desperate for the drive to live they have forgotten since their children left. The play discusses the major dilemma of old age: when do you stop living? When you are old, or dead? A beautiful, poetic script and outstanding acting make Written on Water one of spring theatre’s hot tickets..." - Karen Whaley, The Strand,Newpaper of Victori University in University of Toronto, 28 june 2004
LES MANUSCRITS DU DÉLUGE, mise en lecture de Gil Champagne, Théâtre du Trident, Québec, novembe 2005
LES MANUSCRITS DU DÉLUGE, m.e.s. de Laurence Renn, Théâtre Tristan Bernard, SNCF et Allium Théâtre, Paris, France, automne 2006
Henri Garcin (Samuel), Julien Cotereau (Danny).Les Manuscrits du Déluge. Théâtre Tristan Bernard, Paris, 2006. - © Jacky Ley
"La parabole est, en ces temps de mondialisation et de suppressions des cultures locales, on ne peut plus claire. La pìèce, qui par son atmosphère irréelle, rappelle celle s d'une tendre noirceur écrite autrefois par le belge Paul Willens....", TÉLÉRAMA, septembre 2006
"ÉCRICRE LE VERBE VIEILLIR! Poignant est le point de vue de Samuel sur l'irréductible fossé entre générations. Et ce choix des autres de délaisser la sinuosité de l'écrit pour des demeures "souriantes" sur prospectus, est touchant bien plus que pathétique. Aude Brédy, L'HUMANITÉ, septembre 2006
"Grand auteur du Québec, dont le Théâtre Tristan-Bernard avait déjà présenté avec succès « Les Muses orphelines », Michel Marc Bouchard ne nous avait pas habitués à ce symbolisme parfois claudélien. Sa langue, tantôt truculente, tantôt lyrique, navigue entre l'abstraction et le charnel rieur. On peut ne pas goûter cette littérature lourde d'ambition, aux résonances évidentes sur la mémoire et les menaces qui pèsent sur nos cultures. Mais elle n'est jamais insignifiante, avec son levain qui est la chaleur humaine.G. C., LES ÉCHOS, octobre 2006
"Michel Marc Bouchard est un auteur imprévisible dans sa créativité. On a pu voir de lui déjà « Les muses orphelines » et « Le chemin des passes-dangereuses ». « Les manuscrits du déluge » confirme, comme d’autres pièces de lui ou bien d’autres pièces d’autres auteurs québécois, que ces auteurs sont à la littérature française ce que sont les auteurs irlandais aux anglais." Thomas de Hambourg, Tempête sur les planches, Radio Libertaire 98.4, octobre 2006
"Bouchard ne juge pas. Il a de la tendresse pour tous, et la mise en scène de Laurence Renn donne à chacun une personnalité attachante. La scénographie de Rodolfo Natale transmue le naturalisme de la catastrophe pour le nimber de poésie. Les comédiens ont magnifiquement construit leurs personnalités autour de la métaphore du déluge." Danielle Dumas, Théâtre On-line.com, septembre 2006
Henri Garcin, Michèle Simonnet, Antoinette Moya, Philippe Laudenbach, Anne Gaylor et Julien Cottereau, Théâtre Tristan Bernard, Paris, 2006 @ Anne Besse
IL MANOSCRITTI DEL DILUVIO, m.e.s. Lorenzo Fontana. et Valentina Diana, Teatro Baretti. Turin (Italie), mai 2007.
« .Siamo partiti dal testo di Michel Marc Bouchard , "I manoscritti del diluvio", con un' idea di messa in scena ordinaria che di avvalesse, come sempre, di attori professionisti. Ma riflettendo sul fatto che il testo vede come protagonisti un gruppo di anziani e che tutto si svolge durante un laboratorio di scrittura creativa, questo ci ha condotti ad ipotizzare la presenza, in scena, di attori che incarnassero tale situazione nella sua più concreta realtà. Un percorso di lavoro con un gruppo di anziani ad un progetto creativo si configura come un'azione parallela alla soluzione drammaturgica proposta dal testo, una sorta di riflesso, di risonanza, che offre, a nostro parere, un approccio a quest'opera decisamente originale: il mondo degli anziani le loro pulsioni, ciò che li accomuna ed i conflitti che possono sorgere all'interno del gruppo relativamente ad un evento (il diluvio) che li accomuna come situazione pregressa. Inoltre si tratta di persone legate da un comune progetto creativo. Un progetto creativo sull'orlo del diluvio, realizzato da persone anagraficamente sull'orlo della vita. Ma non per questo meno vive o meno creative. La situazione stessa, al di là delle parole del testo, ci si offre come una strada da percorrere, ma senza la fretta di un allestimento tradizionale, che per sua stessa natura imporrebbe tempi e condizioni poco consone all'età dei suoi protagonisti. Abbiamo ipotizzato un lavoro, più lento e temprato, con un gruppo di anziani , non necessariamente ancora attori, che desiderino prendere parte ad un progetto che abbia simili caratteristiche e che si dichiarino disposti ad acquisire, nel corso del tempo, gli strumenti per raccontare con i propri corpi, con le proprie voci, ed in parte con il proprio lavoro di scrittura, questa storia. La prima fase del laboratorio avrà una funzione propedeutica e sarà dedicata all'approfondimento delle tecniche teatrali oltre che, coerentemente con la situazione suggerita dal testo originale, alla scrittura di testi ad opera degli stessi partecipanti. La seconda fase del progetto sarà invece interamente finalizzata all'allestimento teatrale, in vista della presentazione di un primo studio a marzo inserito nella stagione teatrale del Teatro M.A.S. Juvarra, presso la Cavallerizza Reale di Torino e ancora, in maggio, presso il Teatro Baretti che è co-produttore del progetto." Valentina Diana e Lorenzo Fontana
I MANOSCRITTI DEL DILUVIO, secondo studio, Canzoni di Monica Bacio
Con Vittorio Bellomo, Amerigo Carretto, Clara Gallo, Alessandra Marchioro, Rosanna Marchioro, Maria Stella Roselli, Giuseppe Spadaro, Luigi Valentini
Il ragazzo agli anelli Davide Liberale - Si ringrazia la palestra Magenta Società Ginnastica - Video di Dario Martinez - Scene Enrico Saletti Salza
Cristian Zucaro e Baretti Video (Federico Agnese, Giulia Delmastro, Dario Martinez) - Ideazione, coordinamento e regia di Valentina Diana e Lorenzo Fontana
Associazione Baretti
LES MANUSCRITS DU DÉLUGE, mise en espace de Jean Christophe Barbaud à La Maison des Métallos, Paris, 11ème, 23 sept. 2008.
LES MANUSCRITS DU DÉLUGE, m.e.s de Émilie Gilbert Gagnon, Théâtre du Micmac, Roberval (Québec), mars 2016.
Des personnes âgées, réunies en groupe d'écriture, ont rédigé des textes qui constituent les chroniques de la petite histoire de leur village. Lorsque survient la grande inondation de la région de Saguenay, tous leurs manuscrits sont emportés par la crue. Le groupe s'emploie maintenant à rassembler les feuilles épars dans les rues qui sont à la fois leur mémoire et celle des lieux. Cette pièce établit, avec finesse, un parallèle entre la vie qui déserte peu à peu les petites villes et celle qui se retire des personnes vieillissantes. Mais aussi, elle propose un questionnement juste sur la mémoire et la création, sur ce qui a été et ce qui est à venir. Quels mots retenir de son existence? Pour qui réécrire tout cela?
Mise en scène d’Émilie Gilbert-Gagnon avec Alexis Gauthier, Céline Gagnon, Francine Joncas, Gervais Arcand, Jocelyne Simard, Réjean Gauthier et Stéphane Doré.
"Pour sa 66e production en 50 ans, le Théâtre Mic-Mac démontre qu'il est au sommet de son art. Les Manuscrits du déluge de Michel Marc Bouchard est un joyau d'écriture, magnifiquement interprétée par des comédiens à la sensibilité touchante.Ce texte cruel et tendre aborde beaucoup de questions contemporaines. Quel genre de société est-on en train de laisser imposer? On parque les vieux dans des maisons de retraités. Les os craquent, mais l'esprit est encore lucide et jeune. Alors que l'échange entre générations serait si enrichissant. Et si les mots nous gardaient vivants, quitte à remodeler son passé pour l'enjoliver? C'est la mort de nos villages qui est aussi dépeinte en toile de fond. Un déluge de questions dans un maelstrom d'émotions qui nous habite longtemps." Louis Potvin, le Quotidien, 2 avril 2016.
"C’est avec admiration pour les comédiens du Mic-Mac que j’ai quitté la salle Lionel-Villeneuve après la première représentation « Des manuscrits du déluge ». J’étais conquise autant par le texte de Michel-Marc Bouchard que par la mise en scène d’Émilie Gilbert-Gagnon. En cette année de son 50e anniversaire, le Mic-Mac signe une ode à la vie. Parfois parsemée de mélancolie, d’éclat de rire, de questionnements, de tristesse, de désirs inapaisés et d’amour, voilà ce que reflète la pièce « Les manuscrits du déluge ». Personne ne réagit de la même manière face au torrent de la vie et à ces remous." Hélène Gagnon, L'Étoile du lac, 1 avril 2016.
Alexis Gauthier (Danny-l'enfant-seul), Théâtre du Micmac, Roberval, 2016
I MANOSCRITTI DEL DILUVIO (LES MANUSCRITS DU DÉLUGE) de Michel Marc Bouchard, traduction de Barbara Nativi, mise en scène de Carlo Cerciello, produzione Teatro di Napoli – Teatro Nazionale au TEATRO MERCADANTE, Naples, Italie, à compter du 14 octobre 2020.
- I MANOSCRITTI DEL DILUVIO di Michel Marc Bouchard*
traduzione Barbara Nativi
regia Carlo Cerciello
con Walter Cerrotta, Michele Nani, Danilo Nigrelli, Franca Penone, Bruna Rossi, Maria Angeles Torres
scene Roberto Crea
costumi Daniela Ciancio
luci Cesare Accetta
musiche Paolo Coletta
suono G.U.P. Alcaro
assistente alla regia Cecilia Lupoli
assistente alle scene Michele Gigi
assistente ai costumi Arianna Pioppi
aiuto regia Aniello Mallardo
produzione Teatro di Napoli – Teatro Nazionale
I manoscritti del diluvio, del sessantaduenne autore canadese Michel Marc Bouchard, denuncia con poetica e malinconica consapevolezza il disarmante e crudo disagio senile dinanzi alla propria immagine riflessa, quando i desideri, la voglia di vivere, amare, condividere e progettare ancora, sono intrappolati dentro un corpo in disfacimento. Un’alluvione, un gruppo di anziani intenti a ricostruire i relitti di una memoria collettiva che le giovani generazioni vogliono ignorare. “Siamo noi stessi superstiti di un recente diluvio, scrive nelle note Carlo Cerciello, un diluvio che ha messo, purtroppo, in evidenza i buchi neri sociali ed etici di questa società dell’apparenza, dove il valore della vita umana corrisponde esclusivamente alla sua capacità di produrre. La cinica considerazione degli anziani durante questa pandemia, ne è certamente un tragico indicatore”. - TV BUSSOLA - 12 Octobre 2022
« Les manuscrits du déluge, de l'écrivain Michel Marc Bouchard, dénonce avec une conscience poétique et mélancolique le malaise sénile désarmant et cru devant sa propre image réfléchie, quand les désirs, le désir de vivre, d'aimer, de partager et de planifier à nouveau, sont piégés à l'intérieur un corps en décomposition. Une inondation, un groupe de personnes âgées désireuses de reconstituer les épaves d'une mémoire collective que les jeunes générations veulent ignorer. «Nous sommes nous-mêmes les survivants d'un déluge récent, écrit Carlo Cerciello dans les notes de mise en scène, un déluge qui a malheureusement mis en évidence les trous noirs sociaux et éthiques de cette société de l'apparence, où la valeur de la vie humaine correspond exclusivement à sa capacité produire. La considération cynique des personnes âgées pendant cette pandémie. »
"Il mondo globalizzato e tecnologico ci vuole giovani e scattanti,la Storia quasi non viene più insegnata nelle scuole perché il passato è superato e scomodo, in bilico tra revisionismo e negazionismo, la potenza della scrittura non viene più riconosciuta perché richiede pensiero, riflessione,impegno. Il diluvio poi è una metafora potente e complessa. E’ un accadimento devastante e distruttivo che dovrebbe preparare ad un nuovo inizio dando valore alle memorie individuali e collettive. Tuttavia Carlo Cerciello ci è riuscito alla grande, con la complicità degli interpreti, tutti bravi e talentuosi e del supporto delle altre componenti quali scene, luci, costumi che fanno di questo spettacolo un evento. E se il buongiorno si vede dal mattino, la stagione teatrale 2020/21 del Teatro di Napoli ci riserverà belle sorprese." 17 Ottobre 2020 By Maria Battaglia - MDREAMS.IT
« Le monde globalisé et technologique veut que nous soyons jeunes et vifs, l'histoire n'est quasiment plus enseignée dans les écoles car le passé est dépassé et inconfortable, entre révisionnisme et déni, le pouvoir de l'écriture n'est plus reconnu car il nécessite réflexion, réflexion, engagement . Le déluge est aussi une métaphore puissante et complexe. C'est un événement dévastateur et destructeur qui doit préparer un nouveau départ en valorisant la mémoire individuelle et collective. Cependant Carlo Cerciello l'a bien fait, avec la complicité des interprètes, tous bons et talentueux et le soutien des autres composants tels que décors, lumières, costumes qui font de ce spectacle un événement. »
"Il linguaggio di Michel Marc Bouchard, a volte terroso, a volte lirico, naviga tra astrazione e rito sensuale, la sua parola ha un sapore d’ambizione e astrattismo, con evidenti risonanze di memorie riguardo alle minacce che gravano sulla nostra cultura, tuttavia mai insignificante, caricato com’è dal lievito del calore umano, privo del giudizio sulle umane miserie, ansioso, invece, di tenerezza per tutti. È un mondo dove i ricordi, che hanno rilevanza e profondità di giganteschi iceberg ingombranti e grigi, acquistano carne e sangue non solo dalla Storia, imperfetta narrazione degli avvenimenti epocali, ma pure, e forse soprattutto, dalle piccole storie comuni, dalle sbiadite memorie delle minigonne di Mary Quant, residuo di una sweet London del tempo che fu, dei tatuaggi, dei piercing dei più giovani. È teatro di fantasmi, quello di Michel Marc Bouchard, di personaggi che, pur nel loro apparente “realismo”, spesso diventano proiezioni personificate di inquiete istanze, erratici vissuti, tensioni spesso riconducibili all’ambito familiare: diverse, alla fine, saranno le strade e i destini di di Samuele e dei suoi compagni. E, naturalmente, il tema molto pronunciato della vecchiaia percorre tutta la pièce. Se la pioggia dell’alluvione è “l’incontinenza di Dio”, Bouchard dipinge la spesso silenziosa disperazione dei suoi personaggi, dimentichi della voglia e della gioia di vivere da quando i loro figli se ne sono andati: quand’è che smetti di vivere, quando sei vecchio o quando sei morto?" di Luigi Paollilo,
4 ½ Étoiles!!!
« Le langage de Michel Marc Bouchard, tantôt terreux, tantôt lyrique, navigue entre abstraction et rite sensuel, sa parole a une saveur d'ambition et d'abstraction, avec des résonances évidentes de souvenirs concernant les menaces qui pèsent sur notre culture, mais jamais insignifiant, chargé comme il est par le levain de la chaleur humaine, dépourvu de jugement sur les misères humaines, soucieux au contraire de la tendresse pour tous. C'est un monde où les souvenirs, qui ont la pertinence et la profondeur d'icebergs gigantesques, encombrants et gris, acquièrent de la chair et du sang non seulement de l'histoire, une narration imparfaite d'événements d'époque, mais aussi, et peut-être surtout, de petites histoires communes, des souvenirs fanés de minijupes de Mary Quant, vestige d'un doux Londres du passé, tatouages, dieux piercing du plus jeune. C'est le théâtre des fantômes, celui de Michel Marc Bouchard, des personnages qui, malgré leur "réalisme" apparent, deviennent souvent des projections personnifiées d'instances agitées, d'expériences erratiques, de tensions souvent imputables à la sphère familiale: au final, les routes seront différentes et les destinées de Samuel et de ses compagnons. Et, bien sûr, le thème très prononcé de la vieillesse est omniprésent dans la pièce. Si la pluie du déluge est "l'incontinence de Dieu", Bouchard peint le désespoir souvent silencieux de ses personnages, oubliant le désir et la joie de vivre depuis que leurs enfants sont partis: quand arrêtez-vous de vivre , quand es-tu vieux ou quand es-tu mort? »
"Un altro tema centrale dell’opera, che tocca tutta l’umanità, che rappresenta anche l’aspetto più poetico del testo, è il disarmante disagio di fronte alla propria immagine allo specchio, quando i desideri sono intatti ma restano intrappolati in un corpo in disfacimento. Questa parte è affidata ai personaggi femminili, Marta che si è sacrificata per il fratello, Clare che è innamorata dell’amica, ma sa che questo amore non potrà mai realizzarsi, e Dorothy moglie di William con il quale tenta di recidere il passato e ricominciare a vivere." Valeria Gagliotta, 9 ottobre 2020 - IlMondodiSuk tutti i diritti riservati
"Un autre thème central de l'oeuvre , qui touche toute l'humanité, qui représente aussi l'aspect le plus poétique du texte, est le malaise désarmant devant sa propre image dans le miroir, quand les désirs sont intacts mais restent emprisonnés dans un corps en démêlage. Cette partie est confiée aux personnages féminins, Martha qui s'est sacrifiée pour son frère, Clare qui est amoureuse de son amie, mais sait que cet amour ne pourra jamais se réaliser, et Dorothy épouse de William avec qui elle tente de couper le passé et recommencer à vivre."